Par Walner Olivier
Une idée, peut être folle, du photographe jacmélien, Chrisfort Louis, qui fait recette. Le vendredi 20 décembre 2019, les Jacméliens ont défié dame pluie pour se rendre à l’Alliance française au premier vernissage de Chrisfort Louis, photographe professionnel, ancien de Ciné Institute, évoluant à Jacmel.
Pour cette première exposition, le photographe a choisi de présenter au public le portrait des personnes dites folles et errant seules, depuis des décennies, à travers les rues de sa ville.
« Christfort Louis, le photographe a tenu à ce que nous gardions ‘’Yon ti kout Je’’ comme thème de cette première exposition parce que, selon lui, les fous errant paisiblement dans la ville de Jacmel font partie de l’identité de cette cité. Tout le monde les connait, et peut être, eux aussi connaissent tout le monde. Il a voulu faire ce clin d’œil à ces gens qui lui sont chers. Yon ti kout Je est aussi sa façon à lui d’inviter les autres Jacméliens à s’occuper davantage de cette tranche de la population’’, a expliqué Pierre-Paul Ancion, commissaire de l’exposition.
Le regard de Chrisfort Louis sur les « fous » a fait écho dès le lancement de cette activité. L’originalité de l’expo l’exprime. Le photographe met le point sur le langage des « fous ». L’objet photographié par ce « chasseur d’image» a un but bien déterminé.
« Sensibiliser les autorités étatiques du pays sur la condition de ce groupe. Les « fous » sont privés de soutien. Pas d’appuis psychologiques », a souligné le photographe. A travers la photographie, les « fous » peuvent exprimer leurs émotions aux visiteurs.
Les images capturées par Chrisfort – ce trappeur d’image – n’ont aucun écrit pour mettre les spectateurs dans une situation de trouver une signifiance du dire photographique. Une compréhension de l’image photographique réside dans le dialogue du contemplateur et de l’œuvre d’art, de l’objet représentant. Une image vaut mille mots, nous dit le photographe, en reprenant ce discours de Confucius.
« Les fous nous côtoient tous les jours, et nous ne leur accordons pas de grande importance. C’est un moment pour tout un chacun de jeter un regard sur les fous », a soutenu un ancien étudiant de Ciné Institute. Ce dernier pense que le sujet est sensible, mais le traitement apprécié. Puisque, selon lui, cette exposition permettra aux citoyens et aux autorités du pays de vivre la beauté de ces gens. A partir de ce travail, les organismes concernés doivent accorder à ces derniers de l’encadrement, une assistance méritée, a-t-il souhaité.
« C’est une chance donnée à l’Etat haïtien de prendre en considération ces personnes», a conclu Chrisfort Louis qui croit qu’en consultant des spécialistes, ces « fous » pourraient trouver une seconde vie.
Cette exposition ‘’Yon ti kout Je’’ a permis d’explorer la complicité humaine du photographe avec ces malades mentaux. Toute photographie est une rencontre, un instant, une trace, enfin, un témoignage à entendre. Indicielle ou iconique, cette catégorie de photographie, une image-signe nous apporte une réalité très négligée.
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