Par Walner OLIVIER
Le poète Handgod Abraham, natif de la ville de Petit-Goâve, a signé à Jacmel son dernier recueil de poèmes « Anba dra », paru l’an dernier aux éditions Floraison, ce jeudi 1 octobre 2020. Cette vente signature s’est organisée pour la réouverture de Jeux Dits Pwezi, à Vieux Four, à Jacmel.
Les mordus de la littérature ont débarqué dans ce lieu artistique et culturel classé d’exceptionnel de la ville pour recevoir la signature du barde et faire une sieste poétique.
La poésie « Anba dra » détient une force incitative. Le poète invite les lecteurs moyens et confirmés avec son titre polysémique et polyphonique. Les textes sont ouverts, laisse entendre le poète en paraphrasant le théoricien littéraire Umberto Eco. » Moi, personnellement comme auteur, je n’accole aucun sens spécifique au titre du livre. Mais, « Anba dra » est un ensemble d’intentions cachées dans chacun des poèmes constituant ce recueil », explique Handgod Abraham. « Je laisse à chaque lecteur la possibilité de décortiquer le titre pour trouver un sens », explique l’auteur.
Les textes du recueil agissent sur les sens. Ils suscitent des émotions d’amour, de joie, de douleur. Ils sont un écran sur lequel défilent les réalités du monde d’aujourd’hui.
L’expression « Anba dra » symbolise des faits de notre société. «Que ce soit le mot drap désignant la mort, repas préparé pour ceux qui sont misérables, couvre-lit ou autres activités qui y sont relatives,>> dit le poète. En réalité, « c’est une série de textes à travers lesquels nous exprimons notre indignation. Ils s’inscrivent dans un contexte consistant à dénoncer l’état critique du pays, à travers des observations faites dans des villes comme Port-au-Prince, Jacmel, Petit-Goâve, Léogâne,» souligne Handgod.
Le choix de l’espace de Jeux Dits Pwezi pour dédicacer sa poésie aux lecteurs jacméliens est stratégique, à en croire Handgod. « Il est l’une des rares activités d’Haïti qui, régulièrement, drainent une foule de gens autour de la poésie. Jeux Dits Pwezi est un centre littéraire pour discuter du cinqième art,» justifie l’auteur, figure de proue du Mouvement Littéraire, Culturel et Artistique des Jeunes (MOLICAJ).
Rappelons que Handgod Abraham est à son troisième recueil. Il a déjà publié Au paysage de Muse aux Editions Pulùcia, en 2015 et Tou limen aux Editions Choucoune, en 2014.