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Les dix hommes noirs d’Etzer Vilaire, une relecture au temps du confinement
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Les dix hommes noirs d’Etzer Vilaire, une relecture au temps du confinement

Par Richardson PIERRE

Publié en 1901, le recueil « Les dix-hommes Noirs » d’Etzer Vilaire met à nue la réalité actuelle de notre société. A travers ce texte, Vilaire souligne les échos renvoyant à la situation politique et sociale de son époque. Une situation qui perdure 119 ans plus tard.

Représenté par dix personnalités différentes, le livre d’Etzer Vilaire relate exactement la situation précaire de la jeunesse haïtienne. Sans espoir, sans avenir, ils avancent dans une aventure sans fin. Dix hommes accablés par la misère, le rejet, l’infortune et le désespoir, qui décident de se donner la mort. Ces dix hommes par leur moyen et leur expérience bouleversante racontent leur chagrin, leur vicissitude et leur misère. Malgré leurs efforts et leurs engagements pour changer leur situation et trouver un mieux-être, les résultats restent et demeurent négatifs. Dans un décor accablant et plein d’amertume, chacun expose l’enchainement des malheurs qui ont forgé sa décision.

Le premier homme est un patriote, âgé de 25 ans. Il dénonce les abus, l’exil, la dictature, la tyranie et l’injustice. Malheureusement, cela n’apporte aucun résultat positif. Dans cette perspective, il veut mettre fin à sa vie. « Je n’ai de place ici que dans le cercueil…! Je n’échangerais l’honneur contre empire. Si la mort est un mal, la vie est pire. Et j’aime mieux mourir vaincu mais indompté pauvre, mais noble encore et l’âme en liberté ».

Le deuxième est un orphelin qui n’a pas contemplé son enfance. Il est un chomeur: « Je demeure pourtant l’enfant de misère. Je n’ai pu me sevrer de cette horrible mère, cette mère de ceux qui n’en ont pas… Hélas!… Travail, ô travail redempteur. Quand verra-t-on chez nous tous ton bras libérateur?

Le musicien lui-même porte le message des autres musiciens. Son plus grand objectif c’est d’aller chanter vers l’autre bord. La détresse a brisé son rêve. « Ma voix, dans un sanglot s’est brissée et s’est tuée. Je veux, m’envolant chanter vers l’autre bord ».

Le désespéré a l’alcool comme recours à son chagrin. Et Le poete incompris qui pleure sur sa misère, méprisé dans son pays. Le sixième est amoureux et jaloux qui se lamente sur l’infidélité de sa femme. Le septième est un victime du mouchardage.

Le huitième homme relate les conséquences du manque d’emploi et d’amis qui poussent ses deux soeurs à la prostitution. Le neuvième homme est un étranger, un solitaire accablé par l’ennui.

Frank le dixième homme est un chrétien, il a choisit la vie. Il supplie à ses amis de pas décourager. Suicider est une lâcheté. Il faut lutter, espérer.

Ainsi, face à l’ampleur que prend la pandémie du coronavirus et le nombre de mort q’elle a déjà engendré, nous devons « agir ensemble » pour atténuer le coup porté aux personnes, au lieu de penser à suicider. Si tout le monde se rassemble et si nous oublions les interêts individuels. Cela pourrait être une raison de sourire, d’être heureux. Dans ce moment de crise, nous devons donner la place à la solidarité et le vivre ensemble. C’est aussi une occasion de penser à l’autre. Une opportunité de renforcer vos liens avec votre famille et de travailler sur vos projets.

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