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Pour toi
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Pour toi

Par Marie Alice Théard

Belle et profonde est cette histoire unique. Face aux effluves salins de la mouvance désinvolte des marées, c’est déjà le jour. Tout là-bas, dans le charme prenant de l’immensité océanique, avoir loisir de se laisser aller à rêver. Traverser l’espace quand tout se délabre et avoir la certitude de transcender la douleur, de fuir le malaise mondial, loin des univers gorgés d’horreur. Savoir rompre avec les amertumes de la vie et jeter un regard hors des limites du doute. Vaguer à la recherche du baiser sexuel, laissant libre cours à l’irraison quand, par un curieux coup du sort, l’amour déborde de toutes parts.

Avoir la sensation de chalouper, de tanguer, dans ces plaisirs sans cesse renouvelés. Plaisir du corps élégamment lascif, somptueux, désinvolte, énergique, espiègle et farceur. L’être vigilant, intuitif, s’accrocher à la résonance des choses tues et à l’expressivité du silence pour donner relief à un discours intime.

Se laisser bercer, flotter dans le ruissellement des accords sensuels pour s’y installer douillettement. S’inscrire dans le fourmillement de la cambrure des reins habités d’envies païennes. Tenter l’aventure des convoitises qui séduisent, provocant le volcanique tumulte érotique. Indécemment, s’alanguir dans l’attente de son quota d’amour.

Evoluer, leste, vers les audaces tranquilles. Chavirer dans la luxure tout en nuances de deux corps accolés l’un à l’autre sous les éclaboussures d’un soleil d’été s’attardant dans les ondulations de la coulée d’un dos.

Ah! L’irrépressible désir de mordre dans une chair. se couler dans un monde connu et pourtant si secret, si neuf. Masquer son impatience quand la tête tourne à mélanger des rires aux gestes faussement innocents. S’arrêter, hésitant, en bordure de l’élégance d’un sexe mâle au paroxysme de sa faim d’une amante mutine, complice et insatiable. Dévaler, fougueusement, les sinuosités de l’exaltante angoisse et débouler, haletant, perpétuel étranger, à l’affût d’un bonheur à découvrir et cascader dans la jubilation de ce voyage initiatique. S’affranchir de tous les interdits et rester prisonnier d’un fourreau enflammé. N’accorder nul répit aux envies tumultueuses de toutes les impertinences sexuelles. Galvanisé, s’abreuver de tous les sortilèges sortis de ce fleuve de vie. Assouvir sa soif dans l’essence de l’autre. Se pâmer de plaisirs multiples…

Et l’amour est là, dans les replis des draps s’assoupissant dans la tiédeur moite des lèvres mordillant le bout d’un sein repu. Se retrouver fort et fragilisé sous le charme d’un dernier baiser, et débarquer dans l’insignifiance d’un monde où tu n’es pas, vigilant, comme attentif au phénomène du bonheur accompagnant la délicieuse surprise de l’arrivée de tes pas dans la nonchalance d’un soir évanescent. Célébrer avec toi la mémoire du bonheur suivant le sillage de la saison des amours fous, faire fête à ton coeur. Brûler du même feu, impatients de la même aventure continûment festive. Plonger avec toi dans le tourbillon des paroles à dire, intarissables de sensualité, nos corps jumelés, nos haleines mêlées âmes voluptueusement aimées.

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