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Sable et utopie
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Sable et utopie

Par Marie Alice Théard

Au creux du lit, solitude caresse du regard
le petit matin brumeux. Des parcelles de firmament traversent le feuillage des grands arbres comme une dentelle ourlant un jupon de demoiselle.

Pas un souffle d’air. Triste est l’éveil du jour.
Il y manque la tendresse de deux bras en corbeille autour d’un amant aimé…
Stupidité, sentiment suranné dans un monde robotisé. Les gens sensés dessinent dans le ciel les profils de la technologie avancée… On ne rêve plus de lune à offrir à une dulcinée. On fait la conquête de la planète pour la gloire et ses trophées. La tendresse, la poésie, la caresse d’un souffle épars sur une épaule, le petit mot salace chuchoté à l’oreille complice, le sexe que l’on effleure par intention, l’invitation d’une main baladeuse au bas des reins, une œillade coquine dans une rencontre publique. Finis ces balivernes. Les concerts des âmes se réfugient dans l’Orient de l’utopie.

Se souvenant, la solitude courtise la nostalgie des moments perdus. Des heures privilégiées où l’on se fait beau dans chaque parcelle du corps pour l’offrir parfumé aux caresses orgasmiques de l’aimé. Redessiner le désir, la luxure, le plaisir, habitant les gestes des amants. A l’iris de l’œil chavirer l’arabesque des criques complices des tempêtes sexuelles où l’élixir du sexe femelle s’offre à la bouche gourmande et au phallus triomphant. Bacchanale des dieux. Apaisés, reposer dans les odeurs mêlées de la jouissance acquise.
Il fera beau demain…
Demain comment trouver dans l’horizon incertain la beauté des mots d’amour.
Dire « je t’aime  » dans l’instant et en confidence réveiller l’écho du mot dans un élan de confiance…
Il fait peine se réveiller de rêve aussi beau. Dans ce monde on copule monsieur. Jusqu’à la volupté a pris l’exil. Sans préambule, on se décharge d’un trop plein amassé entre deux rendez-vous sérieux où l’on éparpille salive et sème temps précieux jusqu’à épuisement.

On refait le monde de moult façons. L’un se ment, l’autre se leurre. On se gargarise de mots creux en atteignant l’orgasme des joutes verbales.

La musique, la poésie, la tendresse, la sensualité d’un soleil épousant une fin de jour dans le tangage sensuel de la mer, c’est pour les chômeurs de plan d’avenir…

D’avenir dis tu? Il suffit du souffle asséchant d’un virus et tombent ces châteaux de cartes issues de tant de nuits de veille, de sueur et de larmes…

Que d’accouchements stériles. Ne reste vivant que l’amour. Puisez-y, c’est gratuit dans l’instant.
Il fait beau dans le petit matin brumeux si on est deux à s’aimer.

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