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5 questions à Lorette Nicolas, infirmière en soins d’urgence et professionnelle du make-up
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5 questions à Lorette Nicolas, infirmière en soins d’urgence et professionnelle du make-up

Par Jean Emmanuel Jacquet

Dans notre série de 5 questions à un (e) professionnel(le), nous avons rencontré Lorette Nicolas, 30 ans, infirmière de formation et professionnelle du maquillage, qui gère d’ailleurs son entreprise, Lolo Glitz and Glam. Retour sur une jeune femme dont la passion est partagée entre le make-up et la santé des autres.

Sibelle Haïti: Aujourd’hui, faire du make-up, en étudier même, devient une passion pour plus d’un. Vous êtes dans le secteur. Parlez-nous de cette fièvre du make-up en Haïti ?

Lorette Nicolas : J’ai lié connaissance avec le monde du maquillage en 2015, lors du mariage d’une amie. J’étais fille d’honneur. A ce moment-là, le Make-up artist n’était pas tout à fait populaire en Haiti, comme cela l’est aujourd’hui, donc pour satisfaire à ce besoin, j’avais dû regarder des vidéos sur YouTube et essayer de reproduire le travail des artistes. J’ai beau regarder, mais je n’arrivais pas à reproduire quelque chose de professionnel. J’ai d’ailleurs dépensé énormement d’argent dans des produits dont je ne savais même pas l’utilité. Jusqu’à ce qu’un jour j’ai vu une annonce proposant des cours de maquillage. J’étais très excitée. Le désir de bien faire et surtout de devenir professionnelle m’a ainsi poussée à étudier. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes ont choisi cette direction avec une grande passion pour ce métier. C’est d’ailleurs un bon moyen pour gagner un peu d’argent car une femme n’hésite jamais à dépenser pour sa beauté.

S.H.: Y a-t-il à ce niveau beaucoup de demandes en make-up ? Avez-vous une clientèle particulière (les hommes demandent-ils aussi à se faire maquiller), pour des occasions bien déterminées ?

L.N. : Je reçois beaucoup de demandes sur ma page Facebook et aussi via mes ami.e.s ou des gens qui sont au courant de ce que je fais; mais, faire du maquillage a un coût. Très souvent, la situation financière des gens ne leur permet pas d’obtenir ce qu’ils veulent, et c’est cela qui ralentit le business. J’ai pas une clientèle particulière. Je suis ouverte à toutes les requêtes des clientes, mais la demande porte beaucoup plus sur des make-up pour les cérémonies de mariage, de graduation et d’anniversaire. Alors, pour les garçons… rires… c’est beaucoup moins de demandes. Le make-up est pour tout le monde: sur les plateaux de télévision, pour les Shows télévisés, … Pour nous, à Lolo Glitz and Glam, il n’y a pas vraiment de demandes masculines. Sauf que, à l’occasion des séances de make-up dans des occasions de mariage, mesye yo toujou pran yon ti woulib nan men make-up artist la. Rireessss.

S.H. : Vous dites aujourd’hui, qu’il y a des formations particulières ou des écoles de formation en make-up en Haïti ?

L.N. : Si on revient quelques années en arrière, il était presqu’impossible de trouver un endroit où on pouvait faire ce genre de chose. Il y avait des écoles de cosmétologie où on apprenait aux étudiants un tas de choses incluant le maquillage, mais pas comparable à ce qu’on fait actuellement. Ce genre de maquillage n’était pas encore en vogue en Haïti. Aujourd’hui, pleins de choses se passent dans ce domaine, beaucoup de make-up artist partagent leurs connaissances, soit en faisant des séminaires, soit en proposant des cours sur une période de temps généralement courte. Je ne peux même pas compter le nombre de pages sur Facebook proposant des séminaires de maquillage.

S.H. : Vous ne faites pas que cela. Vous êtes aussi infirmière de formation. Parlez-nous un peu de cette double passion ainsi que de votre parcours professionnel.

L.N. : En effet, je suis infirmière. C’est pratiquement, à plusieurs niveaux, deux professions qui ne vont pas vraiment ensemble. Quand on est infirmière, il y a des restrictions sur le maquillage en millieu de travail. Mais, mon premier amour a été pour les Sciences infirmières. En 2012, suite à une rencontre avec des infirmières formidables venant de la Californie (USA), j’ai appris ce que représentait une infirmière. J’ai été aussi guidée par ma grande sensibilité, mon souci et ma grande compassion pour les autres. J’avais ainsi voulu faire quelque chose avec lequel je pouvais mettre mes atouts en valeur et aussi me sentir heureuse. Il n’y a pas de plus beau sentiment que de contribuer au bien-être de l’autre. Aider quelqu’un de malade à se sentir mieux me procure beaucoup de joie. Être infirmière m’a aussi permis de faire des choses merveilleuses dans ma vie.

J’ai ainsi commencé à donner des coups de mains en matière de premiers soins quelques mois après le tremblement de terre en 2010, avant mes études professionnelles, en novembre 2012. À l’Unitech, je suis restée jusqu’en 2017, quand j’ai obtenu ma licence en Sciences infirmières. Après, j’ai commencé avec mon premier travail à temps plein, dans la commune de Gressier, avec HHM ( Haiti Health Ministries), comme infirmière en soins d’urgence et en traitement des plaies chroniques, notamment les pieds diabétiques, les plaies des sicklemiques, … Je travaille également pour les FFCC (Friends and Family Community Connection) comme infirmière en éducation sanitaire, et enfin pour une autre organisation en Planning familial.

Sibelle Haïti: Beau parcours. Entre les deux, sur quoi s’accentuent beaucoup plus vos projets ?

Lorette Nicolas : Faire des études en Dermatologie pour pouvoir combiner mon savoir-faire en maquillage et dans le domaine médical, de façon à mieux servir ma clientèle. Je rêve aussi d’avoir un Salon de beauté très professionnel où les gens pourront venir non seulement pour le maquillage mais aussi pour prendre soin de leur peau. Mais entre-temps pour les gens qui veulent contacter Lolo Glitz and Glam pour des services, ils peuvent le faire par mail : nlorette19@yahoo.fr.

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