Par Adlyne Bonhomme
Comme chaque année, depuis 8 ans, le Bureau Haïtien du Droit d’Auteur (BHDA) , organise sa semaine de la propriété intellectuelle englobant la date du 23 avril, qui est la journée internationale du livre et des droits d’auteurs et le 26 avril, celle de la propriété intellectuelle.
Pour marquer cette date, le comité Ad Hoc composé d’avocats, de spécialistes versés dans la question et travaillant à titre de bénévoles au bureau haïtien du droit d’auteurs, a démarré, lundi 26 avril, la semaine de la propriété intellectuelle en se proposant de rencontrer les étudiant-e-s en droit en vue de les sensibiliser, de leur apprendre ce que c’est que la propriété intellectuelle et industrielle et de les porter à développer un intérêt pour ce domaine du droit qui, selon Me Anita Dolma, spécialiste en propriété industrielle, représente un atout majeur compte tenu du fait qu’il s’agit d’un terrain vierge et d’un domaine non encore vraiment exploité en Haïti. Mais aussi, leur faire découvrir les avantages sociaux, économiques et qui ont rapport au développement, quand ces droits sont protégés.
A été au centre de cette discussion tenue à l’Université Quisqueya, la question de la politique publique non vraiment existante en ce qui concerne le respect de la propriété intellectuelle. Ce déficit de politique publique représente un frein à l’évolution de la société. Car le droit de la propriété intellectuelle, selon la directrice du BHDA, madame Emmelie Prophète Milce, est au confluent de l’économie et de la culture.
Les panélistes ont plaidé en faveur de la création de mécanismes de protection des propriétés intellectuelles, ce qui encouragera la production. Car, quelqu’un dont le livre ou quoique ce soit de créé dont a été exploité ou contrefait ne fait que décourager son créateur.
Les panelistes communiquent avec les étudiants, le grand public, les artistes et ceux qui sont dans la question de la propriété industrielle pour envisager une possibilité de développement des marques, fructifier les revenus et d’exploiter enfin les droits des propriétés intellectuelles. Ils invitent chaque artiste à accompagner le bureau dans les démarches qu’il entreprend en vue de faire respecter leurs droits en demandant aux usagers publics ou individuels de payer quand ils utilisent une œuvre sous droits.
A la question concernant les avancées concrètes en vue du respect des droits d’auteurs, madame Prophète rassure par rapport à la sensibilisation auprès de la population, mais aussi le monitoring réalisé auprès des médias d’ailleurs très coopératifs, ce monitoring qui lui permet d’être en mesure de leur envoyer des factures qu’ils devront payer. Car le droit d’auteur est un droit concret, quand on l’utilise, il faut payer.
D’autres questions comme appropriation culturelle par des étrangers et les forts contenus étrangers diffusés dans les médias haïtiens ont été aussi abordées. Me Georges Andy René croit qu’il faut un contrôle à ce niveau, car cette situation met en danger le travail des créateurs haïtiens et fait courir le risque de tomber dans l’acculturation.
Il faut rappeler que beaucoup d’activités sont prévues dans le cadre de cette semaine consacrée à la propriété intellectuelle : conférence, émission spéciale de rencontre avec des artistes, formations…