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À la capitale de l’Europe, le Dr Josué Pierre-Louis expose les grandes lignes de la modernisation du droit haïtien
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À la capitale de l’Europe, le Dr Josué Pierre-Louis expose les grandes lignes de la modernisation du droit haïtien

 

Par Laraque Junior Cadet

Le 1er juillet à 16h, à Bruxelles, devant un public attentif, composé de diplomates haïtiens et étrangers et d’universitaires de divers horizons, le Dr Josué Pierre-Louis a brillamment exposé sa vision de la modernisation du droit haïtien développée savamment dans son ouvrage : « la modernisation du droit haïtien, un défi pour l’avenir ».

Défendue dans un opus de 395 pages, la thèse principale du travail de l’Ancien élève de l’École Nationale d’Administration (ENA) et de l’École Nationale de la Magistrature (ENAM) de la République Française est que la modernisation du droit haïtien ne doit pas être confondue avec une «occidentalisation» de ce droit faite de mimétisme normatif et institutionnel, mais plutôt la construction d’un ordre normatif à partir d’un matériau tiré du terroir haïtien.

À la lecture de l’ouvrage de l’ancien Chef de Mission à l’Ambassade d’Haïti auprès du Royaume de Belgique, du Royaume des Pays-Bas et du Grand-Duché de Luxembourg, on découvre rapidement les réflexions, non seulement d’un universitaire étoffé, mais aussi d’un praticien de carrière dans la conduite de la chose publique en Haïti.

Pour avoir été tour à tour, Directeur de l’Ecole Nationale de la magistrature en Haïti, Doyen de la Faculté des Sciences juridiques et Politiques de l’Université Quisqueya, Diplomate, Commissaire du Gouvernement, Président du Conseil Electoral Provisoire, Ministre de la Justice, Coordonnateur de l’Office Nationale de Management et des Ressources Humaines (OMRH), Secrétaire Générale de la Primature, il est un élément de l’élite haïtienne trempé dans les recherches de solutions aux problèmes de gouvernance d’Haïti dont il maitrise les tenants et aboutissants.

Dans la Première partie de son travail, celui qui occupe actuellement le poste de Secrétaire général de la Présidence en Haïti identifie les limites du modèle de réception faite du droit français par le droit haïtien, en dénonçant non seulement la lourdeur et la fixité historique des codes napoléoniens qui ont été adoptés sans être adaptés au début du 19e siècle, mais aussi la copie maladroite des institutions françaises.

Dans la deuxième partie de l’ouvrage, celui qui a piloté plusieurs programmes de réforme de l’Etat en Haïti pose les conditions du nouveau droit haïtien. Il est parmi les mieux placés, tant comme universitaire que comme haut fonctionnaire à débroussailler ces conditions, vue la longue carrière de ce serviteur de haut niveau de l’Etat. En effet, les meilleurs éclairages sur cette question doivent avant tout émaner de la pratique avant les grands développements théoriques sur le droit romano-germanique qu’on hérite des philosophes et juristes européens.

Le Docteur en droit de l’Université Aix-Marseille questionne la pertinence du transfert du modèle démocratique occidental en Haïti en pointant du droit les contraintes anthropologiques et historiques qui sont à la base de la réception manquée du droit français dans le pays. Ces contraintes se résument au fait que ce modèle transféré ne tient pas compte des spécificités haïtiennes dont le nationalisme, la religion et le panthéon métaphysique de l’espace haïtien.

L’auteur termine son travail en défendant la nécessité d’un nouveau régime politique pour Haïti. Les propositions sur ce point sont claires, précises et murement réfléchies et témoignent pour ainsi dire l’actualité de l’ouvrage.

Terminons ce propos en soulignant à l’encre forte que ce travail du Docteur Josué Pierre-Louis est une contribution incontestable à la reconstruction de l’État de droit en Haïti, conditions d’effectivité des réformes toujours en cours, de la refondation territoriale, institutionnelle, économique et sociale prônées par le Plan Stratégique de Développement d’Haïti (PSDH) et des Objectifs de Développement Durable (ODD) auxquels adhèrent Haïti. Enfin, pour le Docteur Pierre Louis, le droit devra être au service de la démocratie et du bien- être collectif dans une dynamique de développement socioéconomique sur l’ensemble du territoire national du pays.

 

 

 

 

 

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