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Jacmel : L’écrivain Gary Victor signe son dernier titre « Un homme dangereux »
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Jacmel : L’écrivain Gary Victor signe son dernier titre « Un homme dangereux »

Par Walner Olivier

A l’initiative des Éditions Pulùcia et de l’association des Jeunes Activistes Féministes d’Haïti (JAFH), l’écrivain Gary Victor a signé, le 15 juillet 2022, son dernier recueil de nouvelles titré « Un homme dangereux », et tenu une causerie autour de la littérature, animée par Cathiana Désiré. Etudiant.es, journalistes, universitaires, élèves, professionnnel.les, entre autres, ont pris part à cette événement littéraire qui a eu lieu à l’Alliance française de Jacmel, partenaire de cette activité.

« Cette initiative vise à mettre l’accent sur les écrits des écrivains, en particulier ceux de Gary Victor qui est l’un des écrivains les plus lus d’Haïti. Une démarche qui pourrait aider à comprendre l’apport et l’impact de la littérature sur la manière de penser des Haïtiens », a expliqué la coordonnatrice de JAFH, Sylphanie Alexis.

Ce vendredi après-midi, l’Alliance française de la ville de René Depestre a été le théâtre d’échanges littéraires. Tout bouge autour de l’univers du genre romanesque. Lecteur.rice.s avisé.es et l’auteur en signature ont discuté intelligemment sur l’apport de la littérature au fait de société et la place du romancier dans ses écrits. Si pour certains le texte littéraire transmet un message, pour d’autres, il n’est pas intentionnel. Il n’est pas volontaire, véhiculé expressément par le romancier. « Quand j’écris, je ne transmets pas un message » , fait comprendre le romancier Gary Victor. « Si les personnages communiquent, ils sont indépendants », déclare-t-il.

 

A en croire Mlle Katwice Déry, licenciée en sciences de l’éducation, le contenu de l’œuvre romanesque contient des messages du créateur. Selon elle, lors de sa prise de parole, l’auteur est toujours présent à travers des marqueurs qui constituent des éléments forts de sa création : Les personnages qu’il consruit. Il leur donne des caractères psychologiques, croit l’éducatrice Déry. Tout cela indique que le romancier s’investit dans son travail par son acte d’écriture via les personnages. Des êtres fictifs qui sont, probablement, motivés par leur identité, leur classes sociales, leurs noms qui sont des codes sociaux, fait entendre le peintre et juriste Fénold Olivier.

Le lecteur est roi dans l’interprétation textuelle

L’interprétation des textes du régime romanesque n’est pas univoque. C’est le lecteur, dans son acte de lecture, dans sa coopération qui construit le sens en décodant l’écrit qui est sous ses yeux. Tout dépend de son regard, sa vision, sa métaphore optique, pour reprendre cette locution du linguiste Dominique Maingueneau. Certaines personnes présentes- qui croient que le structuralisme comme courant linguistique fait encore autorité dans l’analyse de certains textes- partagent cette position. « L’art resterait figé si on voyait tous la même chose. Une œuvre d’art, elle parle même si l’auteur est inconnu » , comprend Cathiana Désiré.

 

« La relation auteur.e/lecteur.rice est très étroite », estime Cathiana Désiré qui vient de questionner l’écrivain Gary Victor sur la place du lecteur ou de la lectrice dans le processus de sémantisation du roman. « Je crois qu’une fois le roman publié, l’auteur n’existe plus. Je suis d’accord, parfois, le vécu d’un.e auteur.e peut nous aider à mieux saisir son œuvre, mais, généralement, on n’as pas besoin de sa biographie pour comprendre le texte » , se positionne-t-elle, laissant comprendre, à l’instar de Roland Barthes (1968), que l’auteur est mort.

« Du moment où, on a l’ouvrage en main, on devient créateur.rice (aussi). On réécrit l’histoire à notre manière. Parfois, nous restons aveugles face au message ou discours qui circule dans le livre. Parfois, nous voyons ce que l’auteur n’avait lui-même pas vu », dit Mlle Désiré. « C’est ce qui fait la beauté même de l’art. C’est cette capacité de pouvoir appréhender de milliers de façons une œuvre artistique », pense-t-elle.

 

Cette rencontre littéraire avec le romancier est une réussite, selon la coordonnatrice de l’association des Jeunes Activistes Féministes d’Haïti, Sylphanie Alexis. « L’équipe de JAFH est très satisfaite en ce sens que le public a été très présent dans le débat, dit-elle. On espère que les gens qui ont pu se procurer le livre vont réellement le lire en vue de comprendre et s’interroger sur le livre et particulièrement ses personnages qui certainement entraineront d’autres débats et forcément de nouvelles idées », a-t-elle conclu.

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