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« Astres et Désastres  » de Jonel Juste, une autre perspective du retour
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« Astres et Désastres  » de Jonel Juste, une autre perspective du retour

Par Lord Edwin Byron

 

« Sous d’autres ciels, le monde est un immense écho

Des ciels délaissés, oubliés

Ailleurs le ciel n’est pas plus bleu mais plus calme et

plus serein

L’exil vaudrait-il le voyage ?

On rêve d’aller voir ailleurs l’azur des autres

horizons »

 

Je me rappelle la sortie du recueil de poèmes de Jonel Juste intitulé « Carrefours de nuit ». Je ne peux en aucun cas nier l’effet que ce recueil a eu sur moi. C’était un travail qui valait bien la peine d’être découvert par un lecteur de poésie.

 

Ce qui attirait particulièrement mon attention, c’était l’énergie et la finesse tenues par un style imprégné d’un souffle autre, assez considérable surtout pour lister le poète parmi les meilleures promesses de la poésie contemporaine. Autant que faire ce peut et même si on mettra encore longtemps à fixer, définir et/ou signifier le concept de contemporanéite dans l’univers pluriel du savoir.

 

Dans la poésie de Jonel Juste, plus précisément dans son dernier recueil intitulé « Astres et désastres », on enregistre une tout autre perspective de l’ailleurs. Ce n’est pas ici l’ambiance des sensations ordinaires à laquelle on est habitué, mais plutôt la création d’un effet plus ou moins lent, toujours en écho avec le sensible et le vécu, où le voyage ne se résume pas toujours au déplacement. Où la voix de l’exilé n’est pas toujours celle qui dit les mauvais et bons jours laissés derrière soi. Où la géographie intime de l’auteur n’est figée en un lieu. Le style du poète traduit, en ce sens, une certaine largesse, laquelle largesse se conforte tant dans la mise en structure d’une profonde quête de soi dans l’autre et la tenue d’une perspective d’un retour à la terre natale amplement symbolisée à partir d’un lyrisme vibrant.

 

« Astres et désastres  » est loin d’être un recueil intimiste. Malgré la discrétion qu’on peut déceler dans certains sujets qu’il traite. La hauteur à laquelle sa sensibilité est hissée, est, sans nul doute, une preuve avérée de sa passion pour le romantisme (au sens baudelairien). Jonel Juste est le poète qui ne se croit en mesure de cacher son amour pour sa terre natale encore moins la peindre évasivement comme si l’amour pourrait se résumer à la couleur du ciel et des roses, à des averses de pluies ou des tonnerres secs. Il opte pour une dimension plus élevée avec tout son lot de passions. Il est plutôt de ceux qui amènent les lecteurs à célébrer les charmes de la vie en dépit des tourments. Jonel reste ce poète fidèle à toute son ardeur juvénile tout en gardant dans chaque mot son inconditionnelle flamme pour Haïti.

 

« Riche de mes pierres tirées dans l’eau qui ondule à l’infini

Riche de mes nuages délavés

Riche des reflets dans mon miroir

Riche de mes mots, de l’état de mes verbes d’action

Riche de mes ombres et mes éclairs

Riche de mes clairs-obscurs

Riche de mes vers libres qui quelquefois ne riment à rien

Riche de mes doutes et de mes certitudes

Riche d’humanité

Riche de rien Riche de tout… »

 

Astres et désastres est un livre à découvrir. Une poésie à lire et à relire.

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