Par Walner Olivier
Le festival Jacmel en conte de l’année 2019, de la Fondation Voie Lactée et de la Bibliothèque Aux Trois Dumas, a pris fin ce 1er septembre dans une ambiance festive au bord de mer de Jacmel à Lakou Nouyòk.
Chorégraphies, chants, séances de caricatures et de contes ont été au rendez-vous pendant cette soirée de clôture du festival. Pour cette édition, l’initiatrice de cette grande manifestation culturelle, Carline Colagène, se dit être comblée. «Je suis satisfaite de cette édition car on a beaucoup plus de participants par rapport aux années précédentes. Nous nous sommes déplacés afin de rencontrer d’autres gens vivant dans des quartiers populaires, qui eux-mêmes, s’intéressent au conte», a indiqué la comédienne.
Elle se dit être dans une démarche visant à aider à éviter la disparition de ce patrimoine. «Nous avons rencontré deux conteurs qui devraient aider à faire la transmission de cette tradition orale héritée de l’Afrique qui est en voie de disparition. Les enfants sont motivés pour les jeux mais n’ont pas connaissance des jeux traditionnels présentés lors du festival», a-t-elle poursuivi.
Carline Colagène encourage les jeunes à apprendre à se connaître, avoir de l’estime de soi et à aimer leur culture.
«Certains n’assument pas leur origine. Notre identité nous construit et fait de nous ce que nous sommes comme Haïtiens», a-t-elle soutenu. D’un autre côté, elle laisse comprendre que «ce festival est un prétexte afin d’attaquer des problèmes sociaux comme la délinquance juvénile. Selon elle, «si certains adolescents trouvaient un encadrement de très tôt, on éviterait des dérives comme cela existe aujourd’hui», a fait savoir la conteuse Carline Colagène.
Des participants n’ont pas hésité à exprimer leur émotion. «J’apprécie le festival parce qu’on nous a appris de tas de choses : contes, poésie, danses, qui nous empêcheront de nous adonner au « bòdègèt », et autres activités qui sont contraires à notre culture», a lancé Olesty Minerva Sheldy, une participante.
«C’est avec un grand plaisir que j’ai pris part à ce festival mettant en scène des travaux des adolescents et les permettant d’exprimer leurs talents», s’est réjoui un autre participant, Duckens Michel.
Carline Colagène a remercié l’effort de toute une équipe solide qui a permis la réalisation de cette festivité : Ketlain difficile, Alix Olivier dit Rigòl, Bénitho Moreau, l’artiste Sergot Charles, et tant d’autres personnes qui ont donné leur soutien.
Beaucoup de surprises sont réservées pour la prochaine édition, ainsi que d’autres projets touristiques pour cette ville, a fait savoir Carline Colagène.