Par Jean Emmanuel Jacquet
Un groupe de jeunes étudiant.e.s et professionnel.le.s s’organisent autour d’une démarche visant à mettre en avant, chez les gens de leurs communautés, leurs valeurs intrinsèques. C’est ce qu’ils appellent la Campagne d’estime de soi. Initiative plutôt nouvelle chez les jeunes qui voient en cette vision des choses une manière de valoriser l’essentiel chez eux, au-delà des canons traditionnels de catalogage ou de différences qui leur sont imposés par le temps, l’histoire ou la société moderne. Rencontre avec l’initiatrice de cette campagne, Marie Yasmithe Pamela Desilas, journaliste et étudiante en marketing.
Sibelle Haïti: Parlez-nous de cette campagne très en vue depuis quelques mois sur les réseaux sociaux?
Marie Yasmithe Pamela Desilas : Dans notre société, il y a certaines personnes qui souffrent d’un manque de confiance en soi, soit à cause de leur petite taille, de la couleur de leur peau, de leur poids, soit à cause d’une diminution, d’une déformation, d’un handicap physique ou mental. A cause de ces anomalies, ils sont tournés en dérision à leurs écoles, dans la rue et/ou dans leur entourage. Nous avons constaté que ces comportements malveillants envers ces individus les stigmatisent. Ils se posent des limites, refusent l’amitié des autres en se cherchant une zone de confort chez eux. Ils ne s’extériorisent pas, s’enferment plutôt dans leur monde intérieur, car le poids du monde extérieur est trop lourd. La vie avec les autres est pénible pour eux et ils expriment parfois du dégoût même pour leurs parents qu’ils rendent responsables de leur situation. Certains autres arrivent même à se suicider à cause des comportements stigmatisants. Les comportements dévalorisants provoquent chez l’enfant et chez l’adulte le complexe d’infériorité d’où un manque d’estime de soi. Le plus dur dans tout cela c’est que peu de gens dans la société en sont conscients du mal qu’ils font subir aux autres en les ironisant ou en les évitant. Nous autres, en sommes conscient et voulons ainsi tirer la sornette d’alarme.
S.H. : Ce qui donne ainsi des objectifs bien clairs !
M.Y.P.D. : En effet, nous souhaitons vite venir en aide à ces personnes à travers cette campagne sur l’estime de soi. Notre objectif est ainsi d’aider les victimes à rehausser leur estime de soi, ce qui favorisera la confiance en soi; favorisera l’acceptation des autres; et informera les gens des dégâts que tout ce manque à gagner pourraient causer.
S.H. : Vous êtes donc une grande équipe ?
M.Y.P.D. : Pourtant non ! J’ai eu le support de mes amis tels que Jean Edy Delponse qui a participé à la correction du projet; des filles du Team Bae comme Rebecca Pierre et Angy Desravines; ensuite j’ai eu Réginald Codada qui est depuis l’informaticien qui travaille sur le site et le blog qui seront d’ailleurs opérationnels rapidement. J’ai également eu Jefferson Philogène et Ted Jacques Junior Dieudonné qui réalisent aujourd’hui les vidéos. Jého-Nephtey Abraham est notre photographe, Bentchico Rops, le graphiste et Jean Rollet Etienne, notre phsychologue.
S.H.: Avez-vous déjà eu des activités à votre actif à signaler ici ? Ou des projets?
M.Y.P.D. : Le travail est intense, mais on ne fait que commencer. Il y aura des ateliers, des rencontres, etc. Notre phychologue sera disponible pour les personnes qui voudraient s’exprimer en toute confiance.
Sibelle Haïti: Vous êtes aussi un mouvement féministe?
Marie Yasmithe Pamela Desilas : Non. Nous ne le sommes pas. Par contre, il y a déjà et il y en aura encore plein de célébrités qui participeront à la campagne. Parmi les premiers participants : Gaspard Dorélien,
Marc Brégard Anderson, Ti Ansyto, Tonton Bicha, le slameur béninois Kamal Radji, … On a également des témoignages en photos et vidéos disponibles déjà sur nos pages dans les réseaux sociaux.