Par Biondy Effero LÉON
L’Institut de Gestion de Gouvernance et des Études Politiques (IGGEP) a organisé, le vendredi 21 juillet 2023, dans la ville du Cap-Haïtien, son 3e symposium dans le but de stimuler les discussions sur les voies et moyens viables d’une autre gouvernance administrative en Haïti.
Le pays, en crise, est sorti de l’ordre constitutionnel depuis janvier 2020, a souligné d’entrée de jeu, le Directeur général, Déus Deronneth, qui persiste à croire qu’il nous faut revenir à la normale. Selon M. Deronneth, un retour sur les rails de la Constitution doit nécessairement résulter d’un accord politique, d’un consensus politique entre les différents secteurs.
Pour parvenir à cet accord, l’ex-député de la commune de Marigot estime que “nous devons entamer des discussions sérieuses qui devront nous permettre de nous regarder et d’aborder nos différends et du coup accorder la priorité aux intérêts du pays ”. Il croit qu’un “sommet politique” dans le pays se révèle nécessaire afin d’éviter des négociations malhonnêtes. Ce sommet, ajoute-t-il, ferait du peuple haïtien le témoin des discussions entre des acteurs responsables.
À en croire M. Derommeth, pas plus d’une vingtaine d’acteurs devront prendre part à la table des négociations. Il s’agit, selon lui, d’« un représentant de l’accord de Montana, du Protocole d’entente nationale (PEN), de l’Accord du 11 septembre, d’un ou deux représentants de partis non alignés, d’une délégation d’observateurs de plusieurs secteurs de la vie nationale.
L’ex-parlementaire a souligné que la démarche de convocation vers ce sommet politique peut être initiée par une autorité morale ou un auto-saisissement d’un ensemble d’acteurs.
« Notre préoccupation à l’IGGEP est de questionner le système de gouvernance haïtien. Quelles sont les sources de la mauvaise gouvernance en Haïti », s’est-il interrogé, tout en renouvelant sa volonté d’y apporter des solutions.
Haïti est aussi confrontée à un déficit de souveraineté car les questions liées à la sécurité, la gouvernance et les élections sont sous le contrôle des étrangers. « La loi et la justice sont bafouées, il n’existe aucune institution qui assure la protection sociale dans le pays », a-t-il déploré, tout en soulignant que l’État est quasi-inexistant.
Le numéro 1 de l’Institut de Gestion de Gouvernance et des Études Politiques en a profité pour rappeler un ensemble de difficultés auxquelles le pays est confronté. Il a exhorté les jeunes à transformer, par leurs implications et leurs responsabilités « les leaders transactionnels en leaders transformationnels ».