Par Walner Olivier
La voix de Johémie Jean, à travers cette adaptation de « Nanm mwen kriye » (texte original de Rodlyn Almazor), est un miroir sonore de la société.
Cette musique touche les auditeurs par le message émouvant qu’elle émet. « De même que l’enfant se voit dans le regard de sa mère, nous nous ressentons, nous les opprimés, les dominés » dans le miroir de Johémie, en se référant au texte de (Marie-France Castarede, 2010).
Cette jeune Jacmélienne s’est lancée officiellement dans la musique, le mardi 21 janvier 2020, à Vieux Four Bar, avec cette chanson vidéoclipée.
L’adaptation de la production « Nanm mwen kriye » exprime le soupir, la souffrance sans précédent, dans lesquels vivent des filles/fils de la terre de Dessalines.
« Nou nan touman, Ayiti boulvèse. Gramoun tonbe, timoun tonbe, nou an danje ». Une représentation du collectif haïtien en proie à l’insécurité. Le « danger » est imminent, il est sous nos pas. L’expression kinésique des épaules de l’artiste, soutenue par le dire sombre de sa voix, en dit long.
Le visage de Darlyn Michel Johancy, le hochement de tête d’Alix olivier, la triste réalité du quotidien d’un parent, un échantillon indiquant dans le clip le mode de vie du collectif en Haïti. Le désespoir affiché sur le visage des enfants, symbolique de l’innocence, requiert une prise de conscience pour un agir positif.
L’expressivité musicale, par sa mise en forme, aussi dans le clip, appelle à une forme de combat. Des torches allumées disent que l’on est à la recherche d’un homme, de la vérité et de la justice.
Ce travail, réalisé sous la direction de Darlyn M. Johancy et de Rodelyn Almazor, a une valeur d’agir sur l’autre. Il invite à la résistance, à l’engagement social et politique, en son sens dénotatif.