Le Centre des ouragans américains a déjà signalé la première onde tropicale de l’année, formée dans l’océan Atlantique, alors qu’on est à un mois environ du début officiel de la saison cyclonique, soit le 1er juin. Cela n’empêche pas, selon les prévisionnistes, de voir les exceptions se former hâtivement comme c’était le cas avec les tempêtes Ana (2015) et Alex (2016).
En Haïti, la Protection civile conseille aux habitants des zones à hauts risques d’inondation de prendre les dispositions adéquates en vue de faire face aux fortes pluies. L’Unité hydrométéorologique, pour sa part, continue à surveiller l’évolution du temps. De leur coté, les populations vulnérables aux aléas climatiques restent habitées par la peur, sentiment qui accompagne la prise de conscience d’un danger ou d’une menace.
La peur ! C’est le cas à Ganthier (Ouest) où la problématique de la rivière Blanche taraude l’esprit des riverains qui, souvent, payent un lourd tribut en période cyclonique. Inquiets, plusieurs dizaines d’entre eux se sont réunis autour de cette question, le 4 mai dernier, à l’Ecole nationale de Lamardelle, lors d’une journée d’activités (conférence de presse, conférence-débat, etc.), à l’initiative de la Commission de facilitation pour le développement de Lamardelle (COFAL). « Nous comptons revitaliser le Collectif 4 mai, étendre ses activités sur d’autres sections communales comme Balan et continuer à exiger le curage de la rivière », a annoncé David Philémond, président de la COFAL.
Le Collectif 4 mai a vu le jour à la faveur de la marche pacifique du 4 mai 2017, avec comme chef de file Jean Thiney Daniel (CASEC, Galette Chambon), assassiné en juillet 2018. Cette marche, qualifiée d’ « historique », coïncidait avec la visite du président de la République dans cette commune, précisément dans la localité de Boën où il participait au lancement du projet « Pitimi pa pè pichon ». Jovenel Moïse, après beaucoup d’insistance de la foule qui réclamait une intervention urgente du Gouvernement dans la rivière, s’était rendu sur les lieux à Ti Source. Onze mois plus tard, soit le 28 avril 2018, des travaux de calibrage y ont été lancés. Pour quel impact?
Depuis plusieurs mois, le chantier est fermé. Les matériels lourds qui ont été mobilisés spécifiquement pour ces travaux à la rivière Blanche n’y sont plus. Pire, aucune explication formelle n’a été donnée à la population. Les autorités municipales n’ont pipé mot, alors que l’inquiétude des familles exposées à ce danger est de plus en plus grande.
Par Victor Jean Junior