Par Valéry Gérome
Coronavirus et confinement sont les deux mots qui viennent dorénavant alimenter nos sujets de conversation. Alors que beaucoup s’ennuient et vivent mal cette période inédite, d’autres en profitent pour créer. C’est le cas du groupe RAM qui, en cette période de confinement à l’hôtel Oloffson, profite pour travailler ensemble et aussi sensibiliser la population, à travers notamment une courte vidéo présentant les gestes qui protègent.
Tous ensemble, mais sans pouvoir aller nulle part, une expérience que le groupe avait déjà faite aux États-Unis en octobre dernier, alors qu’Haïti était en mode « lòk ».
« Se te on lòk politik, kounya se on lòk medikal » affirme Richard Morse, fondateur du groupe RAM. Déjà environ deux semaines que le groupe est confiné; musiciens, ingénieurs de son, monteurs, pour ne citer que ceux-là. Et pour combien de temps? Ils ne le savent pas cette fois.
Cependant, le groupe profite du confinement pour se concentrer sur ses projets. Une première capsule de vidéo a déjà été diffusée sur les plateformes en ligne où le groupe, dans une interprétation a capella a tenu à sensibiliser la population autour du virus. « Ayisyen kale je w » est le titre de ce premier travail.
C’est aussi l’occasion pour le staff de finaliser quelques projets; comme ce fameux album live qu’ils rêvaient de produire.
« N ap tou pwofite pwodui albòm live nou te toujou anvi fè a » confie à SiBelle Haïti l’un des chanteurs du groupe. « Nos fans auront aussi la possibilité de suivre en direct différents concerts que le groupe concevra tout en étant confiné », poursuit-il.
C’est une initiative prise par Richard et sa femme Lunise Morse. « Se mwen k responsab gwoup la, men si m pran on desizyon madanm mwen pa dakò, li p ap pase », déclare Richard, interprète de la chanson « Ibo lele » du groupe RAM.
Une résidence forcée qui permettra au groupe de sortir de fameuses productions, selon le musicien. Trois albums devront voir le jour, a-t-il poursuivi sans donner trop de détails. D’autres capsules de vidéo sont également en chemin.
Le groupe est au travail mais n’oublie pas les circonstances dans lesquelles les musiciens produisent. La sensibilisation avant tout, insiste Richard Morse.