Now Reading:
Rêve indécent
Full Article 2 minutes read

Rêve indécent

Par Marie Alice Théard (IWA/AICA)

Depuis l’arrivée des temps nouveaux, orpheline de tes mots tendres, je vis dans l’attente du moment de complète complicité dans l’élixir de mon antre intérieur. Cet amour salvateur peut-il atteindre la tendresse impudique débordant de délicatesse agressive sur les abords du sexe ? Peut-il prendre son envol pour une ascension plurielle des sens, si tu gardes en réserve le vibrato de tes vocales ?

Le camouflage de sentiment tue l’envol de la partie secrète alimentant la joie. Imagine un moment, loin du bruit et de la logique. Toi nu, moi reposant sagement entre tes reins. Un moment où il ne se passe rien. Le temps s’étirant languissammement dans le venir de rien. Le bonheur tout plein n’étant point un leurre.

L’imaginaire plongeant langoureusement dans l’ancrage de nos sexes offerts, ouvrant les portes du lâcher prise. Paresseux, nous laissons tanguer nos hanches au rythme voluptueusement lent de la sérénade des sirènes amies venues nous visiter.

Le désir concilie nos contraires et les métisse dans le rituel charriant les envies inaudibles éclatant dans la brillance de l’astre lunaire. Du fond de nos abysses, tu deviens le velours adoucissant les éclats répétitifs de mon appétit de lionne.

Chatouillant et stimulant les débordements de ton plaisir, je deviens nomade de tes paysages intimes. Gorge offerte, je m’en gave, pataugeant dans cette débauche des luxures, jusqu’à obtenir le panache des ondées intempestives de nos panthéons intimes.

Nos attentes païennes se bousculent, tressant des arabesques érotiques. Les conquêtes des plages de plaisir se font par nos corps gloutons, se fondant, bavant, s’encombrant, se dégustant, se mordant et se désaltérant en se disputant l’air de plus en plus prisonnier du harcèlement de nos souffles courts.

Finalement, hoquetant sur l’immensité de l’osmose, comblant les noces de nos âmes jumelles. Nous remontons le temps. Tu deviens moi et je suis toi dans ce ressourcement reposant dans la coupe des énergies pérennes.

Arrivés au climax de ce rêve éveillé, toute décence avalée, la technologie nous ramène à la réalité. Assassin de la danse, le téléphone un instant oublié, résonne de sa stridance. Nous sommes encore paresseusement enlacés, mon corps nu contre le tien sagement reposé.

6-4-2020

Laisser une réponse

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Input your search keywords and press Enter.