Par Jean Emmanuel Jacquet et Valéry Gérome
Vous vous êtes sûrement demandé quelles musiques font vibrer les mélomanes durant ces vacances d’été ?, tant le moment est importuné par la situation sociopolitique et économique générale du pays.
Entre le secteur du compas, du rap, et des autres styles de musique, l’effort est considérable. Il faut d’autant plus ajouter de la matière, de la technique et du neuf pour convaincre, sans compter la touche tendance valable pour la plupart des hits internationaux.
Entre autres musiques en Haïti, toutes tendances confondues, qui arrivent à occuper les tympans, tant dans les clubs que dans les soirées et autres festivals, le hit de l’été de Yani Martelly semble trouver une certaine formule qui fait de cette musique l’une des plus diffusées, au-delà même de toutes les controverses politiques liées à son père, ancien Chef d’Etat et musicien/chanteur de son état.
En effet, « Gen bagay » de Yani Martelly ft. X Kenny fait partie des tubes à succès de la période estivale. Appréciant une échelle de diffusion vertigineuse sur les réseaux sociaux, « Gen bagay » fait aussi le tour des stations de radio et des tables de contrôle des DJ qui s’en donnent à cœur joie pour en faire profiter les consommateurs. Sans compter le nombre impressionnant de fans qui appellent à des émissions pour en demander sa diffusion.
Des débats aussi dans des recoins de la capitale à ne pas négliger, sur la vidéo et sur le tempo notamment. Le tube sorti au courant du mois de juillet fait un grand chemin. Il nous fait, petite parenthèse, comprendre que Yani n’a pas perdu la trace de son père connu pour un hit-maker incontestable dans le milieu du Compas direct.
Yani Martelly est le troisième d’une famille de musiciens. Les Martelly avec le père, Michel-Joseph (Sweet Micky), et les fils Michel-Olivier (Big O), Michel-Alexandre (Dro) et Michel-Yani (Yani); sans compter la fille, Malaïka-Michel, elle aussi chanteuse, qui est d’ailleurs apparue sur des chansons, notamment la vidéo d’une musique de Noël dans laquelle elle chantait entre autres aux côtés de sa mère, Sophia Martelly.
« Seksi koulè kayimit, epi men lajè dada l, fanm sa si li ta mande m lò ak dyaman m pap may ; m pa care si maten midi swa li ap banm bil, zafè si tout zanmi mwen ap trete m de enbesil… », quelques mots qu’on trouve en première partie de ce tube accueilli chaleureusement par les jeunes en cet été 2019. Célébration de l’amour à la mode de chez nous, dans une version « bredjenn » blues.
Outre la fièvre Yani Martelly avec son tube « Gen bagay », toute une pléiade d’artistes font danser, durant les vacances d’été, les amants de la musique; certains de la même lignée de vibration que Yani, comme : Roody Roodboy avec ses deux titres émouvants, « Ankachèt » et » Krazèd fwaye ft Oswald »; et le tube rabòday « Sil fè cho » de Loji Baby. Ces tubes défilent les uns après les autres dans les Tap-tap, les autobus et dans les machés, dans la capitale et dans la province.