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L’hommage émouvant de Raymond Pascarin à Man-Mic
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L’hommage émouvant de Raymond Pascarin à Man-Mic

« La mort d’un être cher est très douloureuse certes, mais elle est le passage de la vie à une autre… La mort n’est jamais vaine, c’est un repos bien mérité et la fin des souffrances… »

Dans les années 1984, 1985, et jusqu’à la chute du régime duvaliériste en 1986, Man-Mic était Maire dans un cartel composé de Bonnard-Posy (1er membre), Michaèle-Craan (2e membre),
Marceau Rathjen (3ème membre),
Michelet-Pierre-Louis (conseiller), Joseph-Pradel (conseiller), Guy-Jérôme (conseiller), Lyn-Raymond, mon père (conseiller).

Man-Mic était responsable du bureau du Tourisme à Jacmel. Ayant bénéficié de sa retraite anticipée, on l’y acceptait comme consultante jusqu’à ce qu’elle fût frappée d’incapacité physique.
Man-Mic dirigeait la troupe de danse Oxygène et l’accompagnait en maintes occasions à la Martinique, à la Guadeloupe et en République Dominicaine.

Michaèle-Craan, Man-Mic, Manman Jacmel, née le 15 octobre 1938, nous a laissés dans la matinée du mercredi 26 avril 2023, avec toute sa fraîcheur, son incomparable beauté, m’a-t-on rapporté. On a comme l’impression que c’était le jour même de son anniversaire de naissance. Obligation ne serait-elle pas faite à chacun de nous de réfléchir sur ces trois mots: NAISSANCE, VIE et MORT?

Je crois que Oui. Le premier vient du verbe naître, le deuxième du verbe vivre et le troisième du verbe mourir. On peut nous parler de notre naissance, mais nous croyons fermement n’en avoir pas été témoins. On peut nous parler de notre mort, des circonstances, mais pas à nous, parce que c’est fini pour nous. Que nous vivions bien ou mal, d’autres personnes et nous en sommes témoins!

Certaines personnes ont peur de mourir, alors que la mort n’est pas encore là, et quand elle se sera présentée, elles n’auront plus de peur. »La vie, selon une de ses définitions, c’est l’ensemble des événements qui remplissent l’existence d’une personne, l’ensemble des actions qu’elle a réalisées. »Visiblement, Man-Mic n’accordait de l’importance qu’à la vie, ce qui l’adaptait bien à ladite définition. Man-Mic, sa façon de vivre, était totalement différente des autres. J’oserais dire que, dans un sens, elle fut disciple de Voltaire, car « elle aimait le luxe et les arts de toute espèce. »

Man-Mic était une passionnée de l’art, elle symbolisait l’art. Pour mieux dire, elle était l’art personnifié.Elle a bien vécu sa vie. La façon dont elle l’avait conçue me réfère à cette citation: »La terre et tout ce qu’elle contient, de jolies maisons,de belles voitures, de fortes sommes d’argent pour lesquelles certaines personnes s’entredéchirent, s’entretuent, acceptent même de descendre à un niveau inférieur à celui de certains animaux, ne sont données à personne en propriété, elles sont données à tous en usufruit. »

Man-Mic pensait à tout cela, c’est pourquoi elle en faisait fi en qualité de personne désincarnée.La preuve en est bien grande, quand sur la liste des 19 officiers que devait exécuter François Duvalier figuraient les nom et prénom de son ex-époux, tout en étant enceinte, elle s’était présentée en chair et en os au Palais national, m’avait-elle raconté, pour demander au Président de le gracier. Pour faire diversion ou du moins la dissuader,celui-ci avait intimé l’ordre à l’un de ses subalternes de remettre à cette dame, qui semblerait être,pour ses bourreaux,atteinte de folie, les chèques de son mari. Man-Mic lui avait dit: « Excellence, ma présence audit palais ne consiste pas à recevoir les chèques de mon mari; la raison est que je ne veux pas que mon enfant soit né sans père. »

Duvalier de lui dire: « Madame, que veux-tu que je fasse pour lui, puisque ses nom et prénom sont déjà publiés dans le journal officiel Le Moniteur? Man-Mic lui a répondu ainsi: « Vous n’êtes plus le François Duvalier que je connaissais. Vous pouvez faire,faire faire, défaire et refaire, quand vous voulez, où que vous voulez et la façon dont vous en voulez. La force du journal « Le Moniteur » est nettement inférieure à la vôtre, Excellence. »

Le Président lui disait que son mari est dans un état lamentable, qu’elle peut rentrer chez elle et que son mari sera avec lui immédiatement après qu’il aurait pris sa douche. Man-Mic lui répondit : « Vous pouvez me le remettre en ce piteux état, quand je serai arrivée chez-moi, je prendrai soin de lui ».

Convaincu, le Président à vie, François Duvalier fit appel à TiBoulé lui intimant l’ordre de sortir le mari de la dame de sa cellule et de le lui remettre.

La vie, pensé-je, nous est donnée par Dieu, mais la maladie se fait le complice de la mort en lui frayant le chemin pour nous l’enlever. C’est en ce sens qu’elle a enlevé Man-Mic de l’affection de ses enfants, de ses amis, etc.

Permettez-moi d’évoquer certains des moments forts partagés ou vécus avec Man-Mic:
Elle amait la vie et en avait profité dans les limites de ses possiblités tout en ayant été privée des moyens nécessaires.Voyager, c’était l’une de ses plus grandes passions. Rester chez elle, cela avait pour effet de l’ennuyer sauf quand elle s’asseyait le soir devant sa télévision pour bien déguster son dessert. Organiser une activité, ne pas inviter Man-Mic, était un petit péché. Elle n’était pas journaliste/animatrice, mais aimait prendre le micro pour animer les fêtes, les soirées de gala.

Elle ne digérait pas d’être arrivée en retard en répondant à une invitation quelconque, parce qu’elle n’acceptait pas de s’asseoir ni derrière, ni dans un endroit très peu éclairé. Si c’est moi qui dois l’accompagner, elle m’appelle 3 ou 4 fois pour me rappeler l’heure. « Pascarin, dit-elle, rendez-vous 4h ». Et à cette heure précise, elle m’appelle pour me dire: « Pascarin, je suis déjà bien installée dans ma dodine sur la galerie. Je t’attends ». À moi de lui dire : « Man-Mic,je suis devant ta maison dans 10 minutes ». Après ces 10 minutes, si elle ne me voit pas : « Pascarin, où es-tu? » Ma réponse : « Je suis en route, Man-Mic. Et elle répond toujours : « Parfait! ».

C’était comme ça. Nous l’avions aimée et tolérée ainsi. Pour la rendre confortable, même si j’étais accompagnée de ma femme, la dernière lui cède toujours la place d’à côté de moi dans la voiture juste pour la rendre confortable, et accepta de s’asseoir à l’arrière; et cela ne dérangeait personne. Je n’étais pas le seul à afficher ce comportement à son égard, c’était pareil pour tant d’autres personnes.

Plusieurs raisons montrent à quel niveau Man-Mic était restée toute sa vie fidèle à Jacmel et en était amoureuse. Pour Man-Mic, dès la date de la fondation de la ville de Jacmel jusqu’à sa mort, la ville est encore vierge. Rien ne s’y est passé de grave. Elle tolérait Jacmel beaucoup plus que nous l’avions tolérée. Elle ne voulait pas que quelque chose porte préjudice à sa Jacmel chérie.

Par sa façon de prendre toujours la défense de Jacmel, Man-Mic ne m’a toujours pas permis d’identifier son vrai statut à l’égard de ladite ville. Si…, symboliquement, les deux étaient en couple, ou bien une relation de mère et enfant. Quoi qu’on dise, même si cette ville fut fondée en 1698 avant la naissance de Man-Mic, partout en Haïti et à l’étranger, on la surnomma « Manman Jakmèl ». Si Man-Mic était l’unique journaliste qui existait à Jacmel à émettre des nouvelles, même s’il s’y passait quelque chose de très grave, personne n’en aurait été au courant.

Un jour, Man-Mic et moi étions en route pour Port-au-Prince. En descendant le morne Karaté, pour lui nuire un petit peu, je commençais à fredonner: « Cité du Cap-Haïtien, vraiment tu es remplie de charmes… » Brusquement, Man-Mic me stoppa sans rien me dire et se mit à chanter: « Jacmel chérie, ville que j’adore, tu m’as vu naître, terre chérie; de jolies créatures me font perdre l’âme, douce ville adorée à l’immortelle beauté… »

En sortant de Port-au-Prince vers les 2h du matin, quand nous étions arrivés à Dékouzé, Man-Mic, Joan, Jn Élie et moi, Man-Mic s’était arrêtée pour , à son habitude, tirer de son sac à main sa boîte de maquillage, se farder la bouche, appliquer de la poudre au visage pour rentrer dans sa ville chérie « fre tankou yon kola kenz », et immédiatement après elle appelle Fritzner et lui dit ceci: « Fritznè, mwen pa lontan rive. Malè w sim ta rive mwen pa jwenn ou ap tann mwen devan lakay la, wap jwenn avèm. »

Si Man-Mic est à Port-au-Prince, et qu’il pleuve, elle appelle Fritzner pour lui poser cette question: « Èske lapli ap tonbe Jakmèl? ». Un jour, c’était l’anniversaire d’un d’entre nous. La fête avait eu lieu à Kabic. Après la fête, Man-Mic et moi avions repris la route pour Jacmel sous une forte pluie. Elle appelle Fritzner pendant plusieurs fois pour savoir s’il pleut à Jacmel. Fritzner de lui dire « Non ». L’avant-dernière fois que cette même question avait été posée à Fritzner, c’était à Meyer, Fritzner lui répondit « Non ». « Men kòman sa ? » disait Man-Mic. « Pou lapli ap tonbe tout kote epil pap tonbe nan vil la ? Arrivée tout près de l’aérogare, alors qu’il continuait à pleuvoir au ralenti, elle appelle Fritzner pour lui demander s’il pleut à Jacmel. Et c’est à ce moment que celui-ci lui a répondu qu’il commençait à peine à pleuvoir.

Saviez-vous qu’un jour, à certains artisans, une allocation a été offerte, mais elle tardait à arriver dans leurs poches. Ces derniers se présentèrent chez Man-Mic et firent pression sur elle pour qu’ils aient l’argent dans un temps relativement court, Man-Mic sortit son portable de son sac à main dans l’immédiat et téléphona au Ministre d’alors et lui dit que les artisans se trouvent juste devant sa maison. L’un d’entre eux est détenteur d’un gallon de gasoline et d’une boîte d’allumettes pour incendier sa maison. Le Ministre lui dit qu’il va faire le nécessaire pour que le chèque soit débloqué le plus vite que possible. Man-Mic, intelligemment lui passa l’un d’entre eux pour calmer leur colère, et le lendemain, Man-Mic était déjà à Port-au-Prince pour récupérer le chèque.

Maître Loubet-Cormier, de regretté mémoire, notre professeur de droit pénal à l’École de Droit de Jacmel, nous a dit un jour: « Si Michaèle Craan avait étudié le droit et milité comme avocate, il aurait fallu qu’un avocat soit vraiment d’un grand calibre pour lui gagner un procès.

« Yon moun ki te gen chans kotwaye Man Mic ap toujou diw kel pa konn kòb ».

Elle accompagnait son époux René-Jasmin, le père de ses cinq enfants, capitaine des Forces Armées d’Haïti d’alors un peu partout où il eut été transféré, au Cap-Haïtien, aux Gonaïves, à Jérémie, aux Cayes. Man-Mic ne s’était pas du tout engagée dans les activités touristiques et culturelles de ces zones.En revanche,Mme Falière-Cormier était des Cayes où Falière Cormier,originaire de Jacmel,un des haut-gradés des Forces Armées d’Haïti l’avait rencontrée et l’avait épousée. Quelques années après, les Époux Falière s’étaient installés à Jacmel.Vous vous imaginez que Mme Falière-Cormier avait pris part aux activités culturelles de la ville, plus particulièrement aux activités carnavalesques. C’est elle qui s’occupait des reines de la gaieté dans un premier temps et de celles des Jouvenceaux dans un second temps. Pourtant, elle n’avait rien fait pour sa ville natale, les Cayes.

Man-Mic, à l’instar de moi, surtout pendant les périodes carnavalesques, ne pouvait supporter les pressions des artisans. Un jour, elle a dit: « Kay Édo gen plizyè baryè e yo wo, baryè Joan ak Pascarin pa piti, men kanta baryè pam nan, li tou piti el tou prè lari a; depi moun madigra a yo vini, se ak fasilite yap Krazel ». Parfois, Man-Mic ne joue pas avec eux. Elle leur donnait des coups de valise. Leur réaction était sans effet. Ils riaient de préférence, pour éviter de prendre d’autres coups de valise.

Malgré l’âge avancé de Claudy Craan, son frère, avant qu’il eût passé de vie à trépas, Man-Mic ne cessait pas de dire aux artisans : « Map rele Claudy poum fèl vin kase tout dan lan dyòl nou. »
Nous l’avions tolérée parce que c’était notre Man-Mic. S’étant sentie parfois ennuyée chez elle, elle m’appelait pour me dire de la voiturer jusqu’à Marigot pour un peu d’évasion ou bien elle me demanda de la promener à travers la ville en passant par devant de chez-moi. Quand j’ai pris la direction de sa maison pour la retourner chez elle, elle me dit: Pascarin, ne me dis pas que tu as fini? ». Je lui répondis : « OUI, Man-Mic ». « Mais non Pascarin. Est-ce que tu es déjà passée devant le bureau du Tourisme, le bureau de la culture et la BNC avec moi ? » Répondit-elle. Sans dire mot, je reprenais mon boulot et agissais selon sa volonté. Au retour, elle me dit: « Parfait, Pascarin! ».

Combien de personnes savent que Man-Mic était protestante et que presque chaque dimanche, elle se trouvait à l’église du Tabernacle sise à l’avenue la Liberté, dirigée par Pasteur Dieucin Marcelin, alors qu’elle avait pris part à toutes les activités mondaines?

Joan, Jn Élie et moi ne pourrions ne pas nous rappeler ces bons moments passés ensemble avec toi, notre Man Mic, sur la route de Jacmel-Port-au-Prince, surtout en sortant de Port-au-Prince à des heures indues telles que minuit, une heure ou deux heures du matin. Arrivée à Dékouzé, de ton sac à main, tu tirais ta boîte de maquillage juste pour te rafraîchir le visage pour que tu retournes dans les bras de ta ville tant aimée en beauté ou en »plume de paon. »

Man Mic adorait danser. « Yon jou, mwen dil kem renmen danse. Menm si yo ta pran yon 2 mòso tòl, yo frape yo ansanm, pouvi kel emèt yon son ki plizoumwen agreyab lan zòrèy mwen, map danse. Pou mwen pa gen mizik ki pa bon. Man-Mic dim se depi lan vant manmanl kel konn danse. »

Quand on accompagnait Man-Mic à une fête quelconque, ce n’était pas la nourriture qui l’intéressait, mais l’ambiance.Un sandwich lui suffisait amplement,et c’est à peine si elle en mangeait la moitié.Quant aux desserts,elle ne les négociait pas.

En 1995, lors de la remise de la charte symbolique au Club Rotary de Port-de-Paix, Man-Mic et moi faisions partie d’une délégation formée de Etzer Noailles et de Harry Germain. Trois clubs d’Haïti y étaient représentés: celui du Cap-Haïtien, des Gonaïves et le nôtre. En 1998, pour le cinquantième anniversaire de la fondation de l’orchestre Septentrional qui coïncidait avec l’Assemblée des Clubs d’Haïti, Man-Mic et moi faisions encore partie de la délégation de Jacmel composée de Friteau Marc, Claire-Jolicœur, Etzer-Noailles et de Harry Germain. Le Rotary profitait de cette occasion pour décerner audit orchestre le titre Paul Harris Fellow à l’effigie de celui-ci; laquelle distinction reçue par Ulrick-Pierre-Louis, le maestro d’alors, membre fondateur très influent de l’orchestre.

C’est à Léogâne qu’on nous surnomma (Joan, Man-Mic et moi) trio magique, lors d’une foire à laquelle participait le Club Culturel « Explosion ».
En 2000, nous étions à une fête organisée par SOLJAC(Solidarité Jacmélienne) à New York, précisément à Queens, dont le comité était représenté à Jacmel par Man-Mic, Érick-Nicolas et moi. Invités par le comité de ladite association, Man-Mic et moi avions fait le déplacement,pure ment et simplement pour y participer. Man-Mic avait l’esprit présent, son élément de réponse à une question qui lui est posée est toujours là. Elle était ma secrétaire au Rotary Club de Jacmel.À la fin d’un mois de Septembre, le Gouverneur de notre district, le 7020, était en Haïti pour visiter les Clubs. C’était le tour du nôtre. Au moment où nous le recevions sur la galerie de l’hôtel de la Place accompagné de son épouse, arrivait du côté du marché en fer une foule immense. C’était une bande à pied avec « kòne ». Ces groupes-là faisaient à peine leur apparition dans le milieu jacmélien. À cette époque, elles investissaient les rues de la ville pour leur propre plaisir, sans que les responsables n’aient été préalablement avertis. Je dois vous dire que le Gouverneur ne voulait même pas rentrer en Haïti, parce que l’insécurité commençait à peine à se faire sentir dans le pays. Ayant été surpris par cette foule, le Gouverneur, pensant que sa vie et celle de son épouse étaient en danger, nous demanda immédiatement: « De quoi s’agit-il? »Je n’avais pas eu encore une réponse appropriée pour eux, alors que celle de Man-Mic était déjà là dont voici: « La semaine prochaine, c’est l’ouverture officielle des classes. D’habitude, les autorités de la ville accordent aux jeunes ces moments de loisirs pour clôturer en beauté leurs vacances. Ce qui jouait en notre faveur ce jour-là, la bande à pied ne passait pas devant l’hôtel; elle prenait la direction de la bibliothèque municipale.

En 2009,pour le lancement du carnaval de Port-au-Prince au Palais national, le Président d’alors René Préval, tandis que je dansais avec Man-Mic, me la prenait et terminait la danse avec elle. Elle lui avait dit ce jour-là : « Le fait d’accepter de danser avec vous, cela va m’être préjudiciable. Une fois qu’on m’a vue danser avec un Président, inévitablement, beaucoup de personnes défileront chez-moi et me téléphoneront aussi pour que je les aide à trouver des emplois et de l’argent. Beaucoup de personnes savent très bien que Président Préval n’était pas généreux ».

En 2006, le jour même du carnaval de Jacmel, pour éviter son échec, Man-Mic laissait sa maison en chemise de nuit à destination de celle de Chantale Pierre-Louis, la Présidente d’alors, juste en face de celle de M. Alex Lafontant, pour la rencontrer et trouver une entente avec les représentants des groupes masqués qui n’acceptaient pas d’investir le parcours pour le show artistique s’ils n’avaient pas déjà en main leur argent. Man-Mic était là pour les convaincre de recevoir une partie de l’argent qui leur avait été allouée et la valeur restante avant les 3 jours gras.

Man-Mic, pendant ta maladie, avant même que j’aie laissé Jacmel-Haïti pour les USA le 17 septembre 2021, même à distance, lorsque tu m’avais vu, tu me souriais et me disais: « Alow! » Lorsque je m’étais approché de toi, après t’avoir saluée, je te disais: »Ou konn moun sa a?Ou te konn dim Kòmanm fè pa konnen w nan, Pascarin ? » Je commençais à perdre l’espoir lorsque je retournais à Jacmel-Haïti au mois de février 2022. J’étais allé te voir. Tu ne me reconnaissais pas et ta conversation avec moi ne m’avait pas du tout plu.

Mon plus grand regret, c’est que tu t’es éteinte au moment où l’insécurité bat son plein en Haïti. Dieu a choisi de t’enlever de l’affection de nous qui sommes en terres étrangères. Notre plus grand regret, c’est de ne pas pouvoir être à Jacmel pour assister à tes funérailles et à ton inhumation.

À tes enfants, Man-Mic, aux autres membres de ta famille et à tes chers amis que ce deuil afflige, je dis que « la mort est sûrement un beau voyage, puisque personne n’en est jamais revenu. » Tu nous précèdes, un jour nous te rejoindrons…
Notre très chère Man-Mic, qui nous as beaucoup charmés par tes anecdotes pendant ton passage sur cette terre, que ton âme repose en paix!

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