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Notes: Ne suis-je qu’imposture ?
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Notes: Ne suis-je qu’imposture ?

©Photo :Coutechève Lavoie AUPONT

Par Ingrid Herminal

 

Enfant, je croyais que les gens naissaient la tête de travers, car c’est de cette façon qu’on m’a toujours regardée.

Des cases, « Cocher l’une ou l’autre »
Les gens ne savent pas combien de sacrifices je me dois de consentir au quotidien.
Ils n’ont la chance que de profiter de la surface. Pas moi, car je suis dedans. À fond.
La plupart d’entre eux n’ont pas besoin de s’adapter au monde comme je le fais tout le temps.
Ils n’ont pas besoin de changer ni d’altérer leur personnalité, ou de se façonner .
Ils ne peuvent cependant ni me brider, ni décider quel aspect de moi à sa place.

C’est dur quand ces questions font leur ballade dans ma petite tête tous les jours.
Quelle partie de moi vais-je montrer aujourd’hui ?
Quel aspect de ma personnalité dérangera le moins et lequel plaira le plus au monde externe. Le plus adapté et acclimaté, telle une sélection de traits qui contrôle ma destinée.
Ne suis-je qu’imposture?

Toujours perdue, à me demander mon chemin.
Mais les gens sont aussi réactifs qu’une bourrasque, une tornade, me balayant sur leur passage au bon gré du vent.

Je ne suis pas d’humeur à m’amuser
Les cases vides me fixent, elles attendent les rixes.
Je m’y connais en case.
Parce que ma vie se résume à une case, une boîte, au point de devenir une science. La science de l’enfermée. Car toute ma vie, on m’a demandé de rentrer dans le rang.
C’est mon quotidien.

Je peux emballer toute mon identité rapidement.
Là où il y a des racines, il y a de la force, du pouvoir. Mais je ne suis que terre arable, orpheline d’arbres, de sève.
Mon sang n’est qu’huile et eau refusant un accord à l’amiable.

Cet appareil photo qui converse mes souvenirs d’un flash, pension de retraite de ma mémoire quand elle se fera vieille
Tous ces souvenirs sont prêts à être entassés dans une boîte pour être transportés de ville en ville, le genre qui se défile.
Tant de lignes tracées dans le sable. Le dé qui accable.
Échec ??
Succès ??
Deux mondes distincts
Je les connais par cœur.

J’évite, je danse, je saute, je monte, je tombe entre ces deux mondes, jamais là où je veux.
Du jamais vu.
J’ai ma place au milieu
Je me trouve à la croisée des chemins
Je dois cocher les bonnes cases.

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