Par Richardson Pierre
Décidément Nitza Cavalier fait peur dans les concours d’écriture en Guyane. Une fois de plus, elle a décroché une distinction, co-lauréate du prix international d’écriture Francophone parmi une centaine de postulants.es. La jeune écrivaine a mis en partage ses valeurs et représenter dignement Haïti dans son texte. La cérémonie de la remise des prix s’est déroulée à l’enceinte de l’université de la Guyane, le mercredi 09 juin 2021.
Déroulé sur le thème: « Trois territoires, une histoire et des valeurs en partage », ce concours d’écriture a été organisé par l’Université de Guyane, dans le cadre de la journée de la Francophonie, en collaboration avec des partenaires d’Afrique et d’Haïti. Il faut rappeler que la pandémie Covid-19 a décalé le calandrier. Ce concours est dédié aux étudiants.es et lycéens.nes et ambitionne de les motiver à une compréhension autre des liens entre la Guyane, Haïti et l’Afrique.
Nitza Cavalier est une haïtienne de sang et d’âme, comédienne, écrivaine et metteuse en scène. Elle étudie les Lettres Modernes à l’Université de Guyane. L’année dernière, l’étudiante en Lettres Modernes a remporté le « Prix jeune écrivain Guyanais » avec sa nouvelle intitulée « Le corps d’une Amérindienne ». Et cette année elle a raflé tout sur son passage. D’abord, elle a remporté le « Prix poète en Herbe » de la catégorie, écrire à la façon de René Maran avec son poème « Une fumée de mots ». L’aventure ne s’arrête pas, car elle a co-remporté le prix international d’écriture Francophone avec la co-lauréate, la lycéenne Lorvencia Jean. Toutes deux lauréates pour la Guyane.
D’après la lauréate son texte est totalement une fiction du début à la fin. La jeune écrivaine a réussi à combiner Haïti, Guyane et Afrique dans un seul texte titré: « A travers une âme ». Le vaudou haïtien, l’esclavage et l’exil sont présent dans le texte.
L’histoire met en scène une âme errante, qui dans sa vie antérieure était le père d’une jeune fille dénommée Ornella. Ce dernier est ressusité par le biais de Bawon Samdi, un loa Vodou, et migre vers la Guyane. Il devient un être invisible capable de voir sans être vu. Ornella de son côté, se fait exiler vers la Guyane et depuis mène une vie cahoteuse, entre la prostitution, ses études en Histoire et l’écriture. Le flux et le reflux, l’espoir et le désespoir, voilà le rythme de sa vie!
Son père devenu invisible ne peut pas l’aider directement. Toutes les douleurs de sa fille le tracasse. La mort est une lâcheté qui ne se pardonne pas, parce nous ne savons pas ce que deviennent nos proches après notre mort?
Selon l’auteur « Je suis quand même présente dans le texte. Seulement, si je considère qu’Ornella a perdu son père. Et moi aussi j’ai perdu le mien », a ajouté la jeune comédienne.
La co-lauréate se dit contente à l’annonce de ce prix. Elle le considère comme un coup de pouce qui lui permettra de continuer à produire des oeuvres de grandes qualités. Actuellement, la metteuse en scène prépare une deuxième présentation pour sa pièce « j’écris avec du sang ». Parrallèlement, elle travaille sur la mise en scène d’une pièce écrite par Elie Stephenson, titrée « Un rien de pays ».