La deuxième édition du festival théâtre créole organisée exclusivement en ligne par l’équipe de la compagnie théâtre créole touche à sa fin le dimanche 1er novembre de cette année. Une programmation riche et diversifiée était sur la toile pour apporter la couleur multiculturalisme des créolophones et créolophiles de la diversité Montréalaise.
Tout un combat pour ne pas dire un défi de passer à l’étape virtuelle avoue la directrice du festival, madame Nerlande Gaetan.
L’émotion et la peur étaient des vocabulaires qui circulaient dans la cuisine de l’équipe organisatrice, mais plus de peur que de mal, la marchandise a été livrée bien qu’il y ait eu des bavures du côté technique et de la ponctualité des séances.
Le lancement du festival a eu lieu à l’occasion de la journée internationale de la Langue et de la Culture créoles en présence de quelques élus de la ville de Montréal dans le respect des normes de sécurité sanitaires en vigueur à Montréal dont : Josué Corvil, Conseiller du district de Saint Michel et Nathalie Pierre Antoine, conseillère du district de Rivière-des-Prairies, Frantz Benjamin, député de Viau, est intervenu par vidéo.
Les intervenants de la journée : Yves Joseph Médar, plus connu sous le nom de Rassoul Labuchin, ancien maire de Port-au-Prince et Manno Éjèn un défenseur farouche de la langue créole ont gratifié les internautes d’une causerie de haut calibre sur la culture et le théâtre créole avec une animation hors pair de Jean Emmanuel Pierre.
La deuxième journée, soit le 29 octobre, « Je dis à la maison/M ap di lakay mwen » fut un coup de cœur. Les amants de la bonne poésie étaient servis d’un plat poétique à la sauce antillaise pimenté de la belle voix de Michèle Voltaire Marcelin et Marie Laure Rozas, un voyage entre Haïti et la Guadeloupe, jusqu’en Belgique avec le jeune Kwame.
Dans cette soirée de plaisir artistique, l’animateur- poète Jhon Wesley Delva fait montre une fois de plus son talent et de son savoir-faire.
Tout était techniquement bien, quand tout a coup pour la soirée de conte en famille les aléas du direct virtuel allaient faire remarquer sa présence pour dire aux organisateurs qu’il y a une très grande différence entre le planché et la toile. La misère était probante, ce fut une déception pour l’équipe qui n’avait pas d’autre choix d’annuler la soirée et la remettre pour le lendemain en avant midi.
La journée du 31 octobre, les internautes, plus particulièrement les abonés de la page facebook de FestiThéâtreCréole étaient gâtés en activités. Dans la matinée, l’activité conte en famille a eu lieu avec un peu de difficulté cette fois ci tout au début et dans la soirée allait avoir lieu la représentation du chef d’œuvre de : Felix Morisseau-Leroy « Antigòn » sous une mise en scène de Ralph Civil. Encore des difficultés techniques ont survenues pour la représentation de cette dernière, une interruption forcée a eu lieu.
Finalement tout allait recommencer pour le mieux et passer comme une lettre à la poste avec un auditoire fidèle et compréhensif des déboires des organisateurs, si on considère les commentaires sous les pages de retransmission. L’équipe organisatrice du festival se réjouit d’ailleurs de ce support et de ces mots d’encouragement.
L’invité d’honneur du festival, l’éminent écrivain, artiste pluridimensionnel, Franketienne, allait clôturer le festival avec sa fameuse pièce de théâtre à succès « Pèlen tèt ». l’octogénaire metteur en scène et interprète de Polidor était accompagné de Ricardo Lefèvre dans le rôle de Pyram. Tout un pan de notre vécu en terre étrangère faisait mouche sur la toile. Les internautes n’arrêtaient de cracher leur nostalgie sous le direct (Live) de la représentation de cette pièce fétiche qu’a immortalisée le feu Roland Dorfeuille et François Latour qui était aussi arrivée très tardivement sur la toile. Malgré ce retard de plus de 2 heures le public était au rendez-vous et a exprimé son appréciation envers le festival et la programmation.
Tout le long du festival une exposition virtuelle s’est tenue avec les collections JEV et les productions de TIMA (Ralph Civil) ainsi que la jeune artiste peintre Québécoise d’origine Haïtienne, Sandra Pasquis.
Pour JEV Collection, l’aventure a commencé par une simple activité qui est devenue une vraie passion. La directrice Judith Estimé Viel, Comptable de formation, travaille comme Auditrice Interne depuis 8 ans dans une institution étatique.
Entrepreneure dans l’âme et passionnée de l’art, elle a longtemps caressé l’idée de promouvoir l’artisanat haïtien. C’est pourquoi en Mars 2019 elle a créé une page boutique sur Instagram, spécialisée dans la vente de produits artisanaux. L’idée de pouvoir gagner du terrain en termes de visibilité. La collection a vue le jour en juin 2019.
Quant à Sandra Pasquis, elle fit ses premiers pas dans le monde artistique en contribuant à un collectif bilingue produit par le magazine « Afrowomenshop » qui sera publié dans les prochains mois en plus de deux expositions virtuelles présentées par la Galerie Lenoir.
Elle y présenta deux tableaux de sa collection (femmes Abstraites). Ses œuvres sont inspirées de son quotidien, des gens qui l’entourent, mais aussi elle spécifie que ses intuitions guident son pinceau.
Peintre autodidacte Tima, de son vrai nom Ralph Civil, est influencé par les approches d’André Breton sur le surréalisme. Il exprime sa façon de voir la peinture. Cette forme d’expression lui permet de « libérer son inconscient autour des thèmes favoris des surréalistes : le rêve, la femme, l’amour, le désir, le hasard et la folie ». Cette façon d’aborder la peinture lui a valu bon nombre expositions dont : une à Café l’Artère et une autre à Espace Urbain, ainsi qu’à la bibliothèque de Saint-Léonard. Il s’inspire davantage des nuages, des soubresauts de la vie pour en faire des œuvres reluisantes et parfois procureuses.
Les organiseurs sont surtout motivés à pérenniser ce rendez-vous. Un festival de théâtre créole qui, d’année en année s’affiche comme événement référentiel de la culture créole à Montréal, un nouveau souffle pour la diversité Montréalaise, a promis un des organisateur.
Une deuxième édition qui a fait face aux problèmes techniques, mais on peut dire que c’est une mission difficile atteinte par la Compagnie Théâtre Créole.