Par Mérès Weche
J’appuie les efforts déployés dans le Sud-est d’Haïti, en particulier à Marigot, par Majoune l’Impératrice, pour instituer dans ce Département du Grand-Sud la foire du livre dénommée Salon du Livre de Marigot, avec un thème assez révélateur à sa deuxième éditionː “ Pour un Marigot de livres en 2020 “.
Á noter qu’à sa Grande Première en 2019, cette fête du livre a été une belle manifestation du souvenir à l’endroit de feu l’écrivain Émile-Célestin Mégie, originaire de Marigot, qui avait pour nom de plume TOGIRAM, anagramme de sa ville natale. Ce poète nationaliste a laissé une œuvre essentielle, vraie apologie du drapeau national comme signe visible de notre fierté de peuple qui changea le colonialisme en liberté citoyenne, au profit de tous les peuples opprimés de la terre.
Pour l’amour du livre, Marigot s’affiche une seconde fois
Cette courageuse initiative littéraire de Majoune l’Impératrice, outre d’obtenir l’appui de plusieurs écrivains de renom, en Haïti comme ailleurs, a déjà introduit le virus de l’écriture chez de nombreux Jeunes du pays qui emboitent le pas pour entrainer dans leurs villes respectives ce même engouement pour le livre.
Á Beaumont en Grand-Anse, le poète Widner Moise a récemment conçu un projet identique baptisé Beaumont en livre ouvert, ayant pour thème Lire pour chasser le délire. Une rencontre s’amorce déjà entre les deux initiateurs pour des échanges fructueux sur les deux thèmes. Le slogan « Pour un Marigot de livres en 2020 », choisi par Majoune l’Impératrice, pour cette 2ème édition de son Salon du livre, préconise une ère nouvelle, à la grandeur du pays, où le livre, tel un cours d’eau – selon une des définitions du terme marigot – coulera de source, et cela pour le plus grand bien de la jeunesse haïtienne.
Du début à la fin de mai 2020, partant de Marigot les 1er et 2 du mois, pour s’achever à Beaumont les 23 et 24 du même mois, cette double initiative littéraire dans le Grand-Sud met du vent dans les voiles de jeunes poètes et écrivains grand-anselais qui ne demandent pas mieux que de produire pour perpétuer l’idéal d’écriture qui caractérise leur région natale. Une mouvance assez forte pour réveiller dans son sommeil un Josaphat-Robert Large qui aimait se dire “ l’homme de deux rives “, La Grand-Anse et La Gosseline, pour avoir eu une mère jérémienne et un père jacmélien.
Qui sait si ce rapprochement Marigot-Beaumont ne rééditera pas ce coude à coude qui fit les beaux jours de Jacmel et de Jérémie en littératureɁ Deux villes de même topologie, bâties toutes deux en amphithéâtre. “Dèyè mòn gen mòn“, dit le vieil adage créole. L’on verra peut-être les “ beaux monts “ de Marigot rencontrer ceux de Beaumont comme de vrais “chrétiens-vivants“.