L’Association des journalistes haïtiens (AJH) a répertorié à travers le pays un ensemble d’actes de violation des libertés de la presse et de l’opinion, depuis le démarrage du mouvement de protestation contre le pouvoir en place, le 9 juin 2019.
L’assassinat de l’un des co-propriétaires de Radio sans fin (RSF), Rospide Pétion, le 10 juin 2019 ; des tentatives d’incendie des locaux de plusieurs médias tant à Port-au-Prince que dans d’autres régions du pays ; des voitures appartenant à des médias qui sont clairement identifiées attaquées à coup de pierres ; des journalistes à travers le pays dénoncent des menaces dont ils sont l’objet. Plusieurs autres sont victimes dans l’exercice de leur fonction au moment de couvrir des manifestations.
L’Association des journalistes haïtiens condamne avec force ces attaques contre la presse, d’où qu’elles viennent.
Aux différents acteurs impliqués dans la crise, l’Association des journalistes haïtiens appelle à la tolérance et au respect des libertés d’expression, d’opinion et de la presse, garanties par la Constitution et les différentes conventions ratifiées par Haïti. En 2019, nul ne doit être inquiété ou attaqué pour ses opinions.
L’AJH interpelle la Police nationale d’Haïti (PNH) autour de sa devise « Protéger et servir ». Ce qui implique : protection de tout mouvement de protestation dans le cadre de la loi, protection des journalistes dans l’exercice de leur fonction, protection des médias.
Aux autorités judiciaires et policières, l’AJH rappelle l’obligation qui leur est faite de tout mettre en œuvre à l’aboutissement de l’enquête relative à l’assassinat de Rospide Pétion et d’enquêter sur les nombreuses menaces dénoncées par des journalistes et des médias.
Aux journalistes et aux médias, dans cette période de trouble et de confusion, l’AJH appelle à la prudence et à la vigilance, tout en respectant les règles d’éthique guidées dans le Code de déontologie des médias et journalistes d’Haïti.
Fait à Port-au-Prince, le 25 juin 2019
Jacques Desrosiers
Secrétaire général