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Haïti / Santé : Dépression, troubles bipolaires, schizophrénie : les psychologues haïtiens s’inquiètent de la santé mentale des Haïtiens face à l’insécurité
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Haïti / Santé : Dépression, troubles bipolaires, schizophrénie : les psychologues haïtiens s’inquiètent de la santé mentale des Haïtiens face à l’insécurité

Par Biondy Effero LÉON

« Mwen anvi fou, paske vire tounen m santi m gen yon tèt mal, tèlman m strese, paske mwen paka soti », c’est le cri de désespoir d’une femme âgée d’une quarantaine d’années.

 

De peur d’être victime dans les rues de la capitale Port-au-Prince, elle ne veut plus sortir pour aller régler ses activités et/ou s’amuser entre amis. Fatiguée de rester cloîtrée chez elle, elle exprime son ras-le-bol.

 

Un sentiment tout à fait normal, selon la psychologue Naomie Jean-Marie qui rappelle que la routine peut avoir un impact négatif sur la santé mentale des gens.

 

S’amuser et se sentir libre de ses mouvements sont importants pour l’épanouissement de l’être humain, a expliqué la spécialiste.

Selon elle, même si les gens ne sont pas dans une prison physique, mais le fait de ne pas pouvoir sortir à cause de l’insécurité constitue une prison mentale.

 

« L’impact que ça va avoir sur la santé mentale c’est la dépression, le mental va être épuisé à force de chercher à s’adapter. Ainsi, cela va entraîner de l’anxiété et du stress, puisque le cerveau va être en état d’alerte constant. Pour se protéger, il va concentrer toute son énergie sur la survie », ajoute-t-elle.

 

Et cette survie dont parlent les spécialistes en psychologie peut entraîner un état d’épuisement émotionnel qui conduira à d’autres troubles mentaux.

 

La psychologue Ruth Dorméus, abonde elle aussi dans le même sens, arguant que les conséquences varient d’une personne à une autre.

 

Dépression, instabilité émotionnelle, perte de contrôle, autant de symptômes qui témoignent des problèmes de santé mentale, poursuit la travailleuse sociale.

 

Les impacts sont multiples certes, mais l’important pour les personnes qui n’ont plus de vies nocturnes à cause de l’insécurité, est de protéger leur santé mentale coûte que coûte.

 

La psychologue, clinicienne, Johanne Landrin, conseille aux noctambules de chercher un moyen de s’occuper l’esprit. Elle plaide surtout pour des activités sportives.

 

L’essentiel c’est de se sentir bien dans sa peau, selon ces psychologues qui toutefois déconseillent la consommation excessive de l’alcool car l’excès en tout nuit.

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