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À Trente ans !
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À Trente ans !

Par Godson Antoine*

Le temps nous semble un sujet intarissable. Dans « À la recherche du temps perdu », Proust donne au passé révolu les couleurs de l’actuel. Malgré le peyi lòk, la culture n’a pas chômé. Cette année, le Festival Quatre Chemins bat son plein à Port-au-Prince pour sa 16ème édition. Le public était au rendez-vous pour une nouvelle expérience esthétique autour du spectacle titré « À trente ans » de Michèle Lemoine.

À trente ans est un ensemble de textes collectifs qui n’échappent pas à l’idée de l’art performatif. Sous la direction de l’invitée d’honneur, Michel Lemoine, les acteurs/actrices dansaient, chantaient, déclamaient, slamaient. Le défaut de l’histoire nous met dans une forme de résignation: à chacun sa route, chacun son groupe et la gestion de la cité semble être négligée sans penser à une politique pour la jeunesse.

Récemment, dans une exposition, Sergi Cadenas avait créé un artefact qui met en relief l’idée qu’on fait du temps grâce à une figuration à double aspect. Plutôt philosophique qu’artistique, le temps semble une thématique qui nous habite. Pour le transcender, nous créons des œuvres d’art qui vont renaître à chaque fois aux mains du public pour paraphraser André Malraux. Et cette thématique était au cœur du spectacle de la metteuse en scène Michel Lemoine.

Scène de A trente ans et vue partielle du public

Il faut dire qu’au-delà de toutes les critiques, la deuxième moitié du 20e siècle et le début de ce millénaire nous apporte de nouvelles expressions artistiques comme le Happening et le Fluxus. Ceci dit, « l’art contemporain » fusionne les disciplines en vue de faire jouir le contemplateur en un ensemble appelé performance. À cet effet, le spectacle dirigé par Michel Lemoine était au centre de cette tendance.

Afin de ne pas sombrer dans l’oubli, ce spectacle critique notre environnement quotidien. On se souvient de la phrase de Baudelaire qui dit : « enivrez-vous…! »

Il semble qu’on est plus à ce stade puisque la précarité ne nous laisse pas le choix d’avoir une culture du vin, l’éthanol boit le clairin et le prix de la prestigieuse bière nationale grimpe la pente à une vitesse vertigineuse. Les responsables de cette boisson nous privent de cet antidépresseur. Heureusement, nous avons l’art pour nous enivrer.

À travers la performance comme expression artistique, « À trente ans » ne passe pas par Quatre Chemins pour nous mettre en cause afin que nous prenions conscience de notre réalité sociale

Enfin, d’après Francine Girard: l’art a toujours eu une fonction de communication. Ce spectacle nous fait revivre nos maux, nos joies et nos actes manqués. Trente ans est un spectacle qui mérite d’être rejoué.

*antoinegodson@gmail.com

ENARTS. IERAH/ISERSS

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