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Coronavirus: Au cas où la décision d’un confinement total des Haïtiens s’avérait difficile à prendre
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Coronavirus: Au cas où la décision d’un confinement total des Haïtiens s’avérait difficile à prendre

Par Frantz Joceley Jean Gilles, ing-Agr.*

Aujourd’hui, le monde est confronté à une pandémie, le Coronavirus ou covid-19, qui met, même les plus grandes nations, à genoux, incapables de réagir efficacement face à l’ampleur de la situation. Chaque pays essaye de mettre ses méthodes à l’œuvre dans le but de limiter le nombre de personnes infectées. En Haïti, la décision d’un confinement total n’est pas facile à prendre malgré l’urgence. Mais, que peut-on faire ?

Pour briser immédiatement la chaine de propagation du virus, certaines méthodes se révèlent plus ou moins performantes que d’autres et répondent aux réalités respectives des pays, c’est-à-dire, à leurs conditions socio-économiques, environnementales, culturelles …

Les autorités haïtiennes, depuis la découverte du virus dans le pays, le 19 mars 2020, essayent tant bien que mal de demander à la population de rester chez elle. Ce qui semble une tâche bien difficile et une démarche pas tout à fait conforme à la réalité sociale, économique, voire politique des Haïtiens, en dépit même de l’urgence du moment.

Sans parler de l’efficacité d’une telle mesure en Haïti, le confinement peut-il être pris de la même façon que cela se fait dans les pays d’Europe comme l’Italie, l’Espagne, la France, les plus touchés, sans aucune modification ?

Dans cet article, on parlera brièvement d’un pays qui s’en sort plutôt bien avec ses propres méthodes face à cette maladie (covid-19) : la Corée du sud. Et de là, faire part d’un ensemble de mesures que l’Etat des pays du sud, comme Haïti, pourra mettre en place dans le but de limiter la propagation de la maladie.

La Corée du sud ou le pays du matin clair qui se trouve non loin de la Chine, premier pays touché par le coronavirus (SARS-cov-2), s’en sort pas mal, tout comme le Taïwan et le Singapour. Et pourquoi ?

Ils ont beaucoup appris de leur passé

Le pays du matin clair a l’habitude de faire face à des épidémies qui l’ont frappé dans le passé, notamment le SRAS au début de l’année 2003 et plus récemment le MERS en 2015. Ce dernier a fait de nombreux morts, ce qui a provoqué de graves critiques du gouvernement de la présidente à l’époque, Park Geun-hei. Donc, le pays a tout bonnement revu ses méthodes contre les maladies de ce genre.

Dans l’anticipacition, la transparence et l’autonomie

Dès la découverte de leur premier cas, le 20 Janvier 2020, les autorités ont intensifié leur production de masques; en même temps, les scientifiques ont mis en place des gammes de produits « fabriqués en Corée du sud », donc sur place, pour tester les gens (DRIVE THRU) en validant les protocoles en une(1) semaine, un record dans ce pays !

Une chose s’avère aussi importante : la population fait confiance aux autorités. Le port de masque étant perçu comme une barrière pour la propagation de la maladie, est devenu un signe de respect envers l’autre, en dehors de la pollution extrême qu’il y a dans ce pays. Les gens sortent presque toujours avec leurs masques.

Avec la technologie

Avec un système d’alerte géolocalisé envoyé sur les téléphones portables immédiatement. Si une personne est contaminée non loin de vous, vous le remarquez sur votre portable (distance). Le personnel de santé fait environ 10 000 à 20 000 tests par jour. C’est le testage massif. Ils ne confinent pas tout le pays, sauf les zones considérées comme épicentre de la maladie.

Au moment d’écrire ces lignes, la Corée du Sud comptait 192 mort depuis la détection de la maladie le 20 Janvier 2020.

Si, on cherche des similitudes entre ces deux(2) pays (Haïti et la Corée du Sud), on peut voir que nous aussi avons eu des épidémies dans le passé, comme le choléra en octobre 2010. Les dirigeants avaient pris des mesures pour limiter l’épidémie. Ce sont pratiquement les mêmes consignes (Se laver les mains…) C’est à vrai dire la première porte d’entrée de la maladie. Et en ce qui a trait à l’anticipation, la transparence et l’autonomie, ça encore, c’est facultatif. Si on veut, on peut !

Néanmoins, nous avons des pannes sur le plan technologique; nous sommes un peu en retard malgré certains progrès. Mais, nous pouvons réagir et prendre des mesures en appliquant les principes et les méthodes de notre culture.

Pouvons-nous confiner tout le pays comme le fait la majorité des pays européens ? Ce n’est pas tâche facile sans compter certains paramètres liés à la population (majoritairement jeunes et sans emploi) et à la capacité de l’Etat à réagir pour aider les gens confinés.

Certaines décisions peuvent s’avérer cruciales comme :

– Isoler les personnes à risque (diabétiques, hypertendues, …) enfin toutes les personnes qui ont des maladies affectant le système immunitaire.

– Tester les membres de la diaspora qui rentrent dans le pays. Si on a des suspicions sur une ou des personnes, mettez-les en quarantaine, et si la personne est déjà infectée, l’isoler du reste mais dans un endroit adéquat et emménagé pour cela.

– Acheter des masques pour tous.

Aussi, nous pouvons saisir cette opportunité que nous offre la nature pour renforcer notre système de santé et construire notre autonomie, tout en misant sur la technologie.

Agronome, Spécialisé en Ressources naturelles et environnement
Tél : +509 3892-2068

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